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Ils manifestent la nuit pour se faire entendre !
17-12-2008
 
 

Les lycéens en début d’après-midi, puis parents et enseignants le soir… et toujours la même volonté d’agir (Photo archives)
Les lycéens en début d’après-midi, puis parents et enseignants le soir… et toujours la même volonté d’agir (Photo archives)
Education. La mobilisation n’est pas prête à s’éteindre et a brillé de mille flambeaux hier soir dans la centre-ville de Marseille.1 500 personnes ont défilé de la gare Saint-Charles au Vieux-Port.

 

Au lendemain de l’annonce faite par Darcos d’ajourner la réforme du lycée, la mobilisation ne s’est pas pour autant éteinte et s’est rallumée une fois de plus à la tombée de la nuit avec un défilé qui a rassemblé hier soir dans les rues de Marseille, d’Aix, d’Aubagne et de Gardanne des milliers d’enseignants, lycéens et de parents souvent accompagnés d’enfants.
    Côté lycéens, 44 établissements de l’Académie étaient encore perturbés hier, 3 totalement bloqués. Il s’agit de Victor-Hugo à Marseille, de Jean-Monnet à Vitrolles et Dominique-Villars à Gap. C’est deux fois plus que la veille où 29 établissements étaient touchés et où des dizaines de veillées ont eu lieu. Des lycéens ont manifesté un peu partout dans le département.
    Cette forte mobilisation pour l’école se caractérise par des rencontres et des manifestations d’un nouveau genre. Comme ces défilés nocturnes où se côtoient enseignants et parents d’élèves. « Les lycéens, les personnels, les parents sont de plus en plus nombreux à comprendre que c’est la casse du service public d’éducation qu’il faut faire cesser. Ne nous laissons pas avoir par le discours de la réforme », lance un professeur d’économie sociale.
    Hier encore, des parents d’élèves (Sainte-Marthe) ont bloqué leur école pour dénoncer les menaces qui planent sur les écoles maternelles. « Nous ne voulons pas que les enfants se retrouvent à 35 par classe. » La réforme du lycée est repoussée, mais il reste d’autres sujets de préoccupation ; comme l’avenir de la maternelle, la survie des réseaux d’aide et surtout les suppressions d’emplois.


Après les veillées, on s’est retrouvé tout naturellement


    A Marseille, les professeurs du collège François-Villon dans le 11e arrondissement de Marseille ont passé la nuit dans leur établissement et cessé le travail pour la deuxième journée consécutive. « C’est le seul moyen autour d’un repas dans les établissements occupés de discuter », avancent-ils. 
    « Les formes d’action changent », note Jean-François Longo de la FSU. On sort de grèves qui sont éprouvantes pour tout le monde. Car c’est bien un mouvement sur la durée qui est en train de prendre forme. « Darcos n’a pas apporté les réponses sur la question des suppressions d’emplois. » Selon le responsable syndical, le ministre doit donner des indications sur ces 11 000 emplois qui doivent disparaître dans une période de crise qui touche aujourd’hui des tas de gens.
    Les veillées ont créé de nouveaux liens, les manifs de nouveaux points de convergence. Côte à côte, un directeur d’école et un parent d’élève : « Nous sommes très soucieux de l’avenir de l’école. On sent que c’est là que se joue l’avenir de nos enfants. » Le directeur d’école dit qu’il n’est jamais allé aussi loin. La mère d’élève s’incline devant la conscience professionnelle de l’enseignant. Entre parent et professeur, on parle de partenariat et si on a décidé de passer du temps ensemble le soir après le travail, c’est parce que l’on est persuadé que tout ce qui se joue à l’école relève d’un véritable enjeu de société.
    Cette mère d’élève de l’école maternelle Cadenat ne voit pas comment demain elle va pouvoir payer un jardin d’éveil à son futur enfant. « Plus on commence tôt l’école, plus on a de chance de réussir dans la vie », dit une grand-mère qui le matin même a confectionné une banderole pour la manif. Elle aussi rend hommage aux enseignants qui se battent pour ses enfants. « Je me devais d’être là ce soir, c’est mon devoir. »
    Un enfant claironne à tue-tête, des lycéens s’impatientent. Les profs ont décidé de plancher sur la réforme du lycée, à l’occasion d’Etats généraux le 17 février prochain… Les carnets d’adresses se remplissent. Car forcément il y aura d’autres rendez-vous.


CATHERINE WALGENWITZ

http://journal-lamarseillaise.com/education/ils-manifestent-la-nuit-pour-se-faire-entendre.html
Tag(s) : #Education
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