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40000 agents de l’État en moins dès 2008

Article paru dans l'Humanité du vendredi 22 juin 2007

FONCTION PUBLIQUE . Éric Woerth met en oeuvre la promesse de Nicolas Sarkozy de ne pas remplacer un départ sur deux à la retraite.

Inflation antifonctionnaires au gouvernement : entre 30 000 et 40 000 agents de la fonction publique partis à la retraite ne seront pas remplacés dans le budget 2008, a annoncé hier le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, Éric Woerth, sur la radio BFM. C’est plus de deux fois plus qu’en 2007, qui doit voir 15 000 postes de fonctionnaires disparaître, et huit fois plus qu’en 2006 : le budget prévoyait alors de supprimer 5 800 postes " seulement ". AU NOM DE LA MODERNISATION Alors que les ministres successifs en parlent depuis plusieurs années, Éric Woerth met en oeuvre la promesse électorale de Nicolas Sarkozy de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite pour revenir au niveau de la fonction publique d’il y a quinze ans. " On commencera dans le budget 2008 ", a assuré M. Woerth, ajoutant que " chaque ministère " contribuerait " à l’effort ". Aux fonctionnaires in- quiets, le ministre assure que c’est leur " intérêt " de procéder à une telle mesure : " Ce n’est pas une vision de calcu- lette, ce n’est pas une vision comptable, c’est aussi une fa- çon de moderniser la fonction publique en offrant plus de pouvoir d’achat à la fonction publique " qui recevra " la moitié des économies réalisées ", a-t-il expliqué. Un argument éculé que contredit la réalité, le pouvoir d’achat des fonctionnaires ayant chuté de façon constante depuis 2000. Pour Jean-Claude Mailly (FO), l’annonce de M. Woerth correspond à " une démarche comptable ". Selon lui, " la ré- forme de l’État doit être examinée globalement et non pas en disant : on a des problèmes d’argent donc on ne fonctionnaire sur deux ". " On est toujours dans la même logique, celle d’une gestion purement budgétaire du service public ", a renchéri le président de la CFTC, Jacques Voisin. " Il faut remettre les choses dans le bon sens : la seule question qui vaille, c’est : quels sont les besoins du public, et à partir de là y apporter des réponses ", a-t-il estimé. Éric Woerth n’est pas seulement ministre de la Fonc- tion publique, il est aussi ministre des Comptes publics. À ce titre, " il nous a laissés en- tendre quand nous avons été reçus qu’il pourrait demander à la fonction publique territoriale d’être "solidaire" de la lutte contre les déficits ", s’alarme le secrétaire général de l’UGFF-CGT, Jean Marc Canon. Jusqu’ici, c’est la fonction publique d’État qui a fait les frais des coups de sabre des gouvernements. Éric Woerth sera aussi le pi- lote du projet de loi de finances de la Sécurité sociale 2008, et de ses dispositions qui concernent la rémunération dans les hôpitaux publics. Des hôpitaux jusqu’ici protégés des coupes sombres par leur situation déjà catastrophique en termes d’effectifs.

L. B. l’État aux dépens du service public.

Tag(s) : #Services publics
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