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Les postiers hyérois sont en colère

Article paru dans La Marseillaise du lundi 7 février 2011

 

Samedi, les personnels du centre courrier de Hyères étaient en grève.Photo GSTV
Samedi, les personnels du centre courrier de Hyères étaient en grève.Photo GSTV

Les personnels du Centre courrier de la cité des palmiers étaient en grève samedi matin pour soutenir une collègue menacée de licenciement. Le mal-être des facteurs est palpable.


En colère, on vous le dit. Alors que les usagers défilent côté face au bureau de poste, côté pile, le centre courrier de la cité des palmiers donne à voir un tout autre visage. En effet, à l’appel de la CGT, les personnels du tri et de la distribution étaient appelés à suivre un mouvement de grève de 24 heures pour dénoncer le licenciement d’une de leur collègue. Après près de 20 ans de service à Hyères, Dominique, âgée de 51 ans, se retrouve sous la menace d’une procédure de licenciement pour cause de maladie professionnelle et d’inaptitude déclarée à son poste de travail.

Dès 9h00, c’est la grande majorité des postiers qui est présente pour une assemblée générale improvisée. « Oui, c’est une grosse mobilisation pour un samedi matin, avec 80 et 90% de grévistes. C’est un signe qu’il y a un fort mécontentement sur le bureau », commente José Arcos, responsable CGT au bureau de Poste Centre Courrier de Hyères. L’un des postiers se dit d’ailleurs touché par cette mobilisation : « C’est une leçon que l’on peut tirer. Le temps passe, on est blessé, meurtri mais pour la boîte, le travail effectué ne compte pas, il est vite oublié. Vous en avez conscience et ça c’est bien. »
José Arcos explique le cas : « Après 20 ans d’ancienneté, Dominique se voit reconnaître en maladie professionnelle (problème d’épaule, ndlr). Alors que la direction a l’obligation de reclassement de cette salariée de droit privé, elle engage une procédure de licenciement. Ce n’est pas acceptable, d’autant qu’il y a quand même des solutions de reclassements à un poste adapté, si ce n’est pas à Hyères au moins dans l’aire toulonnaise. » De son côté, la direction départementale de la Poste reconnaît en effet que la procédure de licenciement a été enclenchée du fait de son inaptitude. Mais c’est parce qu’une offre de reclassement aurait été refusée. Une offre pour… Nice. « Il n’y a pas d’autres postes disponibles », explique-t-on.
On peut comprendre ce refus, sauf que l’intéressée n’aurait jamais eu de propositions. « On m’a écouté, mais c’est tout. Je vais me retrouver à 51 ans, avec une maladie professionnelle, au chômage ? Alors que la retraite est toute proche ? », dénonce-t-elle. « Qu’est-ce que je vais devenir ? »
 
Ras-le-bol
 
« C’est une véritable politique mise en place par La Poste pour se débarrasser des agents qui ont des inaptitudes. Et il y en a de plus en plus du fait des gains de productivité réalisés par les différentes réorganisations menées depuis plusieurs années. A Hyères, comme à Toulon, on a installé des nouveaux casiers, augmenté les cadences sans embaucher, agrandi les tournées des facteurs. La direction anticipe même la baisse du trafic en réduisant par avance les moyens. Résultat, les problèmes de santé arrivent de plus en plus tôt », poursuit José Arcos. Ce que confirme l’un des postiers présents : « Il y a de plus en plus de souffrance au centre de tri mais la direction n’en tient pas compte. »
« Avec la mise en place de Facteur d’avenir (du nom de la nouvelle organisation postale en vigueur dans les bureaux varois et autres, ndlr), on a perdu 4 emplois sur Hyères. Et cela va bientôt être appliqué au service des colis. Et aujourd’hui, nous en sommes à 6 emplois vacants non remplacés, ou alors par des CDD. Nous demandons qu’ils soient transformés en CDI. A ce jour, lorsqu’un facteur est malade, ce sont les autres qui récupèrent sa tournée », souligne encore José Arcos. Samedi matin, une délégation a rencontré la direction du bureau hyérois.
Et demain ? « Nous demandons à ce que de véritables négociations s’ouvrent et que des propositions de reclassement soient faites. Si en milieu de semaine rien ne bouge, nous déposerons rapidement un nouveau préavis de grève », conclut José Arcos. A suivre donc.
G. DE SAINT VULFRAN
 
 
 

 

Tag(s) : #Services publics
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