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Les grandes oubliées de la réforme

 

Article paru dans La Marseillaise du vendredi 24 septembre 2010

Le collectif Femmes en marche a battu le pavé pour protester contre la réforme des retraites. Robert TERZIAN
Le collectif Femmes en marche a battu le pavé pour protester contre la réforme des retraites. Robert TERZIAN
Femmes. Elles ont battu le pavé pour défendre leurs droits, encore touchés par les inégalités.


Au cœur des revendications salariales concernant le projet de loi sur les retraites, la question des femmes et l’accentuation des inégalités entre les sexes. Avec un parcours professionnel souvent chaotique, ponctué d’interruptions pour s’occuper de leurs enfants, souvent à temps partiel, les femmes partent en retraite à 61,4 ans, deux ans plus tard que les hommes. Environ 36% d’entre elles poussent les feux jusqu'à 65 ans et leur retraite ne représente que 62% de celle des hommes.
« Le gouvernement doit revoir sa copie », souligne Catherine Alexandrides, secrétaire à l’Union départementale CFDT, qui a battu le pavé hier contre « un projet, qui accentue fortement les inégalités hommes femmes, en plus de l’écart des salaires ». Un écart, qui s’élève encore à 26% entre la rémunération des hommes et celle des femmes. Une inégalité d’autant plus prégnante que parmi les salariés, « ce sont elles, qui travaillent le plus longtemps ».

« Les femmes sont en première ligne du projet de loi », estime Anne Cunty, déléguée CFTC, indignée que le gouvernement ait attendu l’été pour « supprimer le dispositif de départ anticipé pour les mères de trois enfants dans la Fonction publique ».
L’allongement de la durée de cotisation est « un nouveau coup porté aux femmes et à l’égalité des sexes », estime de son côté, André Descamps, secrétaire départemental FO. Car les plus touchées restent celles qui ont eu des carrières en dents de scie, qui ont beaucoup d'enfants et s’arrêtent pour leurs congés parentaux ou encore, celles qui ont des contrats précaires ou des temps partiels. Les chiffres ont défrayé la chronique : 76% des bénéficiaires du minimum vieillesse sont des femmes, comme plus de 80% des salariés touchant moins que le Smic. Elles sont beaucoup à être concernées car « les disparités existantes dans le monde du travail sont projetées dans le monde des retraites », souligne Emilie Karsenti, déléguée CGT.

Et c’est sans compter « la pénibilité au travail », qui touche la plupart des emplois précaires. « On vit plus longtemps mais dans quel état ? », s’interroge Julia Pereira, déléguée Solidaires.
Dans la Fonction publique, « les inégalités sont accrues », note Josiane Dragoni, secrétaire générale de la FSU. « Les mères d’un enfant n’ont qu’une seule annuité contre deux dans le privé » et « les écarts de salaires sont également présents dans le public car plus on monte dans la hiérarchie et moins il y a de femmes ». Pour l’Union nationale des étudiants de France (Unef), une chose est sûre, « travailler jusqu’à 67 ans ne garantit pas aux femmes une retraite décente », selon la secrétaire générale, Maria Francillon, pour qui « la question des inégalités de retraite entre les hommes et les femmes reste entière ».


EMMANUELLE BARRET





 

 

  
Tag(s) : #Retraites
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