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Société - Article paru le 18 novembre 2008 dans l'Humanité

Front uni contre Xavier Darcos !




Les syndicats d’enseignants seront rejoints par les lycéens, lors de la journée de grève nationale du 20 novembre, qui s’annonce très suivie.

Sifflé par les lycéens, conspué par les enseignants du primaire, décrié par ceux du secondaire… La situation se complique pour Xavier Darcos. Jeudi 20 novembre, le ministre de l’Éducation, qui vivra une nouvelle journée de grève nationale, va devoir affronter ce qui ressemble fort à un front uni des syndicats. Au total, 21 organisations du secteur éducatif, parmi lesquelles l’ensemble des fédérations syndicales d’enseignants, appellent à défiler. Tous les observateurs s’attendent à une « forte mobilisation ». À la hauteur de l’exaspération qui enfle dans le monde de l’enseignement.

Depuis deux mois, Xavier Darcos, jamais avare en provocation, a multiplié les motifs de discorde. Suppression de la scolarisation avant trois ans, disparition des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), imbroglio des heures supplémentaires, disparition des IUFM, surveillance des « leaders d’opinion » (lire ci-dessus)… Autant de sujets polémiques qui sont venus s’ajouter, depuis la rentrée, aux annonces de suppressions de postes (13 500 inscrites au budget 2009) ou encore à une réforme du lycée largement contestée.

Le ministre de l’Éducation a pu mesurer, samedi, l’étendue des dégâts. Venu « discuter » avec 600 lycéens, il est reparti sous les huées. « Il n’y avait aucun débat de fond, s’agace Alix Nicolet, présidente de la FIDL. Tout le monde a eu l’impression que la réforme était déjà bouclée et que l’on nous réunissait pour faire joli… » Les deux principaux syndicats lycéens (FIDL et UNL), ainsi que les étudiants de l’UNEF se joindront à la journée de jeudi.

Chez les enseignants, on déplore aussi l’« attitude » de Xavier Darcos. Hier, les deux premiers syndicats du primaire (SNUipp-FSU et SE-UNSA) ont dénoncé le « manque de dialogue social » et le « mépris » affiché par leur ministre. « Les oukases ministériels, traduits en pressions administratives constantes sur le terrain, l’obsession des économies budgétaires, la suspicion jetée sur leurs compétences professionnelles exaspèrent les enseignants », écrit le SE-UNSA. Pour Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, la situation s’explique simplement : « C’est le résultat de la réaction, ou plutôt de l’absence de réaction du ministre. »

Laurent Mouloud

Tag(s) : #Education
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