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« Un pays, une école, notre avenir »


mercredi 8 octobre 2008 / "le Patriote"


C’est le titre d’un appel lancé par 21 organisations pour la manifestation nationale du dimanche 19 octobre.(1) Dès ce 11 octobre, une journée de grève marque des mobilisations. Les enjeux sont à la fois immédiats, le projet de budget 2009, et structurels avec les projets de réforme des lycées notamment.

Primaire et maternelle

La sortie du ministre Darcos contre les enseignants de maternelle qui seraient payés à « surveiller des siestes et changer des couches », corrobore une offensive pour faire disparaître l’accueil des moins de trois ans. En primaire, la pire des réformes est en cours. Celle qui a réduit l’enseignement de deux heures, pour instaurer à côté des heures en classe, des heures de soutien qui rallongent des journées de certains élèves, au lieu de mieux répartir l’effort de tous sur l’année. Le tout accompagné d’un appauvrissement des programmes en contenu et en méthode.

Au travers du « service minimum d’accueil des élèves à l’école primaire », l’Etat veut contraindre les communes à organiser le remplacement des enseignants ayant décidé de faire grève par du personnel communal ! Ce qui pose des problèmes à la fois de principe, mais aussi technique et de responsabilité pour les communes. Il faut saluer l’initiative de la municipalité de Contes d’avoir pris clairement position dans une déclaration.

Ainsi Francis Tujague, après avoir rappelé les attaques subies par le service public d’enseignement, indique « En autorisant l’accueil des enfants par du personnel non qualifié sur le temps scolaire, la loi entretient la confusion entre garderie et enseignement. Les textes qui régissent cette garderie n’exigent aucune qualification, ne fixent aucune norme d’encadrement, ne prévoient ni activités, ni lieux d’accueil ; ces textes demandent juste la non inscription au fichier judiciaire national des infractions sexuelles ou violentes.

Le service minimum vide surtout de tout leurs sens les mobilisations lors des mouvements de grève. Or ces mobilisations, ni banales, ni jamais faites de gaieté de cœur, restent pour les enseignants le seul moyen de défendre un système éducatif de qualité.

Nous n’acceptons pas de participer à la mise en œuvre de telles mesures qui vont à l’encontre d’une école publique de qualité, garante de l’égalité des chances pour tous ».

Ajoutons à ce tableau que primaires et maternelles sont en première ligne des suppressions de postes (13500 prévues dont 6000 dans ces écoles) annoncées pour 2009. Y compris des enseignants spécialisés dans le soutien scolaire à des enfants en grande difficulté.

Réforme des Lycées

La même obsession de suppressions de postes et de réduire les heures de service d’enseignement, est partout. Après une période de massification-démocratisation du système éducatif, ce processus est aujourd’hui entravé et en difficulté. Par exemple, la classe de seconde ne fonctionne pas bien. Elle est la plus chargée en effectif. Les moyens pour gérer l’hétérogénéité des élèves ont été réduits. Le taux d’échec ou de redoublement est élevé. Elle ne joue pas réellement son rôle de classe de détermination. Il y a donc matière à travailler, réfléchir, et changer.

Mais dans les propositions du ministère, la règle à calcul du ministère du Budget compte plus que l’intérêt des élèves. Alors que ceux-ci ont aujourd’hui de 28 à 32 heures de cours demi groupe compris, plus 2 heures d’aide individualisée, la proposition ministérielle est de 27 heures « tout compris » pour tout élève. Cela signifie un appauvrissement très fort des heures de cours. Compte tenu des inégalités socio-éducatives, c’est l’assurance de creuser les inégalités.

De même le ministre veut imposer une organisation en semestres et non plus en trimestres. Cela pose question. Par l’échec relatif de ce type d’organisation en première année de faculté. L’organisation en trimestre oblige à des bilans intermédiaires plus fréquents, permettant d’alerter, de prendre des dispositions de soutien, etc…..

Dans des fuites organisées dans la presse le Ministre Darcos tente d’imposer un paysage. On apprend les projets de disparition du tronc commun des enseignements de Seconde de la Physique et des Sciences de la Vie et de la Terre. Ou bien que l’histoire et la géographie, mais aussi les mathématiques disparaîtraient du tronc commun des classes de première et de terminales.

A l’évidence ce débat qui concerne l’avenir de millions de jeunes doit sortir du confinement des « commissions ministérielles » pour être celui de tous. D’autant que le ministre Darcos veut imposer sa réforme à marche forcée, dès septembre 2009. La manifestation nationale du 19 octobre doit s’interposer et faire entendre d’autres exigences. Monsieur Darcos aurait dit qu’ « il n’était pas payé pour démonter la Tour Eiffel ». Il détériore aujourd’hui et sur le long terme l’école publique : c’est autrement plus grave !

Jean Paul Duparc

(1) voir l’appel sur http://www.uneecole-votreavenir.org/

http://www.le-patriote.info/spip.php?article1922

Tag(s) : #Education
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