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Les enseignants du lycée Maurice Janetti

avec les syndicats CGT et FSU

 

Réforme des lycées : oui,

mais pas celle-là et pas de cette façon !

 

"Si vous trouvez que l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance !" (Abraham Lincoln)

 

Madame, Monsieur,

 

Alors que les Fonds publics aident, jour après jour, par centaines de milliards, les spéculateurs (285 milliards de dollars versés par la Banque Centrale des USA entre les 11 et 17 sept., puis 700 milliards décidés par le Gouvernement des USA fin sept. ; 30 milliards d’euros lundi 22 sept., 70 milliards d’euros mardi 23 sept... versés par la Banque Centrale Européenne)…

Partout, les salariés, des pays riches comme des pays pauvres subissent le chômage et la précarité. Partout, les travailleurs sont dressés les uns contre les autres, entraînant la baisse des salaires, du fait de la recherche effrénée de profits juteux pour les patrons et les actionnaires.

Systématiquement, les acquis sociaux, fruits des luttes sociales sont rabaissés, voire abandonnés (Santé, retraites, allocations chômage, allocations familiales, contrats et temps de travail...).

Systématiquement, les Services publics sont dépecés.

 

Et la crise financière actuelle justifiera d’autres "économies"... sur le dos des salariés !

 

Vous avez sans doute entendu parler dans les medias de la prochaine réforme du lycée. Elle s’inscrit dans cette logique destructrice. Cette réforme devrait être appliquée selon le ministre dès septembre 2009, elle prévoit un bouleversement total de l'organisation du temps scolaire et du contenu des enseignements.

Cette réforme présente en apparence de grands objectifs avec lesquels on ne peut qu'être d'accord : améliorer l'orientation des élèves, réorganisation du temps scolaire et plus de liberté de choix de parcours pour les élèves, meilleure cohérence entre le secondaire et le supérieur, réduction de l'échec scolaire.

 

Pourtant derrière ces grands principes proclamés, se cache un projet contestable voire dangereux tant sur le fond que sur la forme:

 

SUR LE FOND, LA REFORME C'EST :

 

1) MOINS DE TEMPS DE COURS, donc MOINS DE TEMPS TOUT COURT, en seconde le projet vise à diminuer de cinq heures le temps de scolarité des élèves qui passerait de 32 à 27 heures (et sur ces heures une partie serait du temps de travail en autonomie pour les élèves).

Dans le même temps il n'est nullement question de permettre une amélioration des conditions d'études des élèves (baisse des effectifs par classe, travail en groupe, etc).

Qui peut croire que les élèves réussiront mieux dans ces conditions ?


2) MOINS DE CHOIX, pour les élèves la diminution du volume horaire notamment en seconde s'accompagne de la disparition de certaines options (3ème langue, grec latin, arts plastiques etc…) et de la réduction du volume horaire pour bon nombre de matières (SVT, physique chimie, SES) qui ne seraient plus que des options sur un semestre (la moitié de l'année !).

Dans ces conditions peut on réellement choisir une orientation en pratiquant certaines disciplines fondamentales aussi peu de temps ? En fait, les élèves seront contraints de prendre les enseignements qui existent sur place, et qui seront de moins en moins diversifiés.

 

Encore plus fort : par ce système d'options, il serait question que les élèves construisent un "parcours personnalisés" qu'ils choisiront par eux-mêmes en première et en terminale.

Qui peut croire qu'un jeune lycéen est à même de composer tout seul son emploi du temps et les matières qu'il va suivre ? Surtout que son "choix" lui sera en fait imposé (voir plus haut)

 

 

3) MOINS DE PEDAGOGIE : les premières semaines de l'année scolaire servent à installer une relation pédagogique solide entre les enseignants et un groupe classe, de même l'enseignement de la méthodologie est un investissement de début d'année, profitable sur toute la scolarité. Avec des cours sur un semestre quel temps est laissé à la pédagogie et à l’assimilation des connaissances surtout auprès d’élèves auxquels on va demander au bout de quatre mois, de changer de discipline, de changer de professeurs, si ce n'est de changer de camarades…

Qui peut croire que le ZAPPING pédagogique est une solution à l’échec scolaire ?

 

 

4) PLUS D’INEGALITES sur le territoire avec la suppression inévitable du baccalauréat (qui suppose les mêmes enseignements dans les différents établissements).

Dans les faits, les élèves n'auront plus droit aux mêmes enseignements, aux mêmes horaires de cours, aux mêmes options; déjà notre lycée souffre de nombreux manques, qui peut croire que cette situation s'améliorera ?

 

 

SUR LA FORME :

 

- aucune réelle négociation n'est mis en place, le ministère refuse toute discussion sur le contenu de son projet de réforme. Par conséquent, plusieurs syndicats d'enseignants ne participent à cette parodie de discussion, on est loin du "consensus" que proclame M.Darcos.

- aucun temps de réflexion n'est donné à cette réforme (pourtant d'ampleur considérable) puisque la nouvelle classe de seconde est censée voir le jour dès septembre 2009 ce qui suppose que tout soit finalisé d'ici le mois de décembre.
Pourquoi une telle précipitation ?


- le véritable objectif de la "réforme" prévue peut être trouvé dans la projet de loi de finances 2009 : il prévoit 13500 suppressions de postes dans l'enseignement, et encore plus les années suivantes (90000 emplois dans l’éducation pour les cinq prochaines années !)…

 

Dans ces conditions, les enseignants du lycée Janetti tiennent à vous alerter sur ce qui se prépare, c'est le sens de leur grève mardi 7 octobre :

- pour protéger l'école des attaques du gouvernement et du capitalisme.

- pour le retrait du projet ministériel de "réforme" des lycées.

Tag(s) : #Education
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