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International - Article paru le 24 décembre 2007 dans l'Humanité

 

Sarkozy à Kaboul pour rassurer Bush

Afghanistan . Lors de sa visite éclair, samedi, Nicolas Sarkozy a promis aux Afghans de conforter la présence militaire française.

Flanqué de deux avions de combat Mirage, l’Airbus présidentiel s’est posé samedi à Kaboul, la capitale afghane. Nicolas Sarkozy y a effectué une visite surprise de cinq heures pour rencontrer son homologue, le président Hamid Karzaï, le chef des trou- pes de l’OTAN, le général états-unien Dan McNeill, et « s’enquérir du moral des troupes » françaises, à trois jours de Noël. Il était accompagné de la secrétaire d’État aux Droits de l’homme, Rama Yade, et du philosophe partisan des « guerres humanitaires » André Glucksman. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner est, lui, spécialement venu d’Inde pour l’accueillir à l’aéroport de Kaboul.

Cette visite de fin d’année aux troupes françaises par le président Sarkozy survient alors que l’année 2007 a été la plus meurtrière dans le pays depuis 2001. Les attentats suicides, les bombes, les prises d’otages et les attaques contre les troupes ont fait cette année près de 6 000 morts (dont 14 militaires français), faisant craindre un regain d’influence des taliban. Lors de la courte entrevue avec le président Hamid Karzaï, Nicolas Sarkozy a rassuré sur le maintien d’une présence française en Afghanistan. Cela peut apparaître comme une réponse au président américain George Bush qui exprimait jeudi son « inquiétude » face à la volon- té de certains alliés de quitter l’Afghanistan. Le PCF estimait samedi, dans un commu-niqué, qu’avec ces déclarations, le président revenait sur ses promesses de campagne. En effet, en avril dernier, le candidat Sarkozy déclarait volontiers que « la présence à long terme des troupes françaises » ne lui apparaissait « pas décisive ».

Six ans après la prise de Kaboul par les forces alliées, et trois ans après l’élection de Hamid Karzaï, Nicolas Sarkozy a cherché à donner du sens à la présence française en Afghanistan. Une occasion pour lui de se ranger aux côtés de son mentor, George Bush, et d’enrôler la France dans la « guerre contre le terrorisme » chère aux faucons du Pentagone, au moment où la France entend redevenir membre à part entière de l’OTAN.

Devant quelques journalistes il expliquait que « les alliés doivent faire en sorte que l’Afghanistan ne devienne pas un État terroriste », d’où la « nécessité d’un front uni ». Il a aussi appelé à « l’émer— gence d’un État afghan légitime,

démocratique et moderne ». Des mots qui rap- pellent ceux tenus par le pré- sident américain jeudi : « Mon objectif c’est d’aider les (alliés) à trouver une mission qu’ils puissent remplir aisément, et les convaincre que cela va pren- dre du temps pour que cette expérience démocratique en Afghanistan fonctionne. ».

Gaël De Santis

Tag(s) : #Relations internationales
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