Tunisie : les islamistes attaquent le siège du syndicat UGTT (vidéo)
Rédaction Web
4 Décembre, 2012
Des militants islamistes favorables au gouvernement ont attaqué ce mardi les locaux de l'UGTT, à Tunis, blessant des membres du principal syndicat du
pays.
Armés de couteaux et de bâtons, plusieurs centaines d'islamistes soutiens du gouvernement d'Ennahdha ont chargé un groupe de dirigeants de l'Union générale
tunisienne du travail (UGTT) et attaqué le siège du syndicat, place Mohamed Ali, faisant voler les vitres en éclats à coups de pierres. Les forces de l'ordre sont intervenues pour séparer
les deux camps.
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Vidéo: les affrontements devant le siège de l'UGTT [1]
"UGTT, voleurs, vous voulez détruire le pays", scandaient les islamistes. Apparemment, note Reuters, il n'y avait pas de salafistes dans les rangs des
contre-manifestants qui ont attaqué les syndicalistes. "C'est un message d'Ennahdha à l'adresse des syndicats. Ce sont les mêmes méthodes que du temps de (l'ex-président Zine) Ben Ali", a
estimé un responsable de l'UGTT, Fethi Debek.
Semer le chaos
Tunisia-times [2]cite Hfaiedh Hfaiedh, membre du bureau exécutif et blessé lors de l’agression, qui témoigne au micro de Mosaïque Fm:
"Nous étions à la Kasbah pour signer deux conventions avec le gouvernement en rapport avec le secteur public et privé et dès que nous sommes arrivés au siège de l’UGTT, nous avons été
surpris par des membres du comité de protection de la révolution qui appartiennent, dans leur majorité, à un parti politique connu et qui criaient « dégage » et appelaient à
l’assainissement de l’UGTT. (...) "Nous considérons ces actes comme violents et semant le chaos et ceux qui sont derrière doivent assumer leur responsabilité", a-t-il conclu.
Contre-manifestation
Des centaines de syndicalistes, qui ont soutenu les manifestations contre le chômage et le sous-développement la semaine dernière dans la ville de Siliana, à
120 km environ au sud-ouest de Tunis, s'étaient rassemblés près du siège de l'UGTT en appelant à la grève générale et à la démission du gouvernement, dirigé par les islamistes modérés
d'Ennahda.
Après ces heurts, environ 2.000 syndicalistes se sont rassemblés devant le siège du gouvernement. "Ennahda finira comme Ben Ali", a prédit l'un des
manifestants.
Le parti au pouvoir accuse l'opposition de gauche d'être à l'origine des manifestations de Siliana [3]. L'UGTT avait
demandé à la population de Siliana de descendre dans la rue pour dénoncer le chômage, réclamer la distribution des aides de l'Etat à cette ville déshéritée et exiger le départ du
gouverneur de la région, un membre d'Ennahda. Les affrontements ont fait plus de 250 blessés. Le gouvernement a suspendu samedi dernier le gouverneur de ses fonctions et a promis des
emplois pour les victimes de la "révolution de jasmin" de l'hiver 2010-2011 qui a chassé du pouvoir l'ancien président Ben Ali.
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S.G.