Rythmes scolaires : la réforme dans la douleur
Par Catherine Aubry (caubry@nicematin.fr)
Créé le 01/21/2013 - 07:58
La semaine de quatre jours et demi à l’école, avec cours le mercredi, passe mal. Les élus, qui doivent se décider d’ici au 1er mars, craignent des dépenses
importantes. Les enseignants sont critiques
Elle devait être un des piliers de la refondation de l'école voulue par Vincent Peillon. La réforme des rythmes scolaires, qui semblait faire consensus voici
quelques mois, provoque de plus en plus de réactions hostiles. Comme le résume Emmanuel Trigo, secrétaire du SNUipp varois, syndicat enseignant majoritaire dans le premier degré, « le
ministère est en train de rater une réforme que tout le monde attendait ».
Celle-ci a pour but d'enterrer la semaine de quatre jours dès la prochaine rentrée scolaire. Instituée par le ministre précédent, Xavier Darcos, en 2008, elle
avait supprimé les cours du samedi matin, ce qui a eu pour effet d'allonger les journées de classe. Un rythme jugé trop lourd pour des enfants.
Activités périscolaires
Vincent Peillon a donc prévu de redistribuer dès septembre 2013 la semaine de classe en quatre journées plus courtes - de cinq heures et demi maximum au lieu de
six heures. Plus une demi-journée de trois heures trente maximum le mercredi matin (sauf dérogation pour le samedi).
Seul problème : afin que les écoliers ne se trouvent pas à la rue avant 16 h 30, ils seront confiés aux communes pendant une demi-heure à une heure chaque soir,
après la classe. À elles d'organiser des activités périscolaires culturelles, sportives, etc.
Face à ces nouvelles charges, les élus au mieux se posent des questions, au pire protestent. Ceux des villages avancent les dépenses insoutenables qu'entraînent
ces animations(voir par ailleurs). Les grandes villes, qui disposent souvent de services périscolaires déjà bien organisés, seraient plus à l'aise pour se lancer. Mais, si elles aussi
redoutent de voir les factures pour l'école s'alourdir, elles estiment surtout le calendrier trop serré pour s'organiser correctement. « Tout ça est du bricolage », lâche, amer, le
syndicaliste Emmanuel Trigo.
Subvention de 50 €
Et ce n'est pas l'aide prévue par l'État qui semble à même de convaincre les maires. La subvention se monte à 50 e par élève, soit la moitié de ce que coûtera
réellement le périscolaire aux communes, a calculé François Cavallier, le maire de Callian. Viennent s'y ajouter 40 e par élève pour les communes bénéficiant de la dotation de solidarité
urbaine (DSU) ou celle de solidarité rurale (DSR).
Les maires ont jusqu'au 1er mars pour décider ou non d'appliquer la réforme en septembre prochain. Ceux qui attendront la rentrée 2014 n'auront droit à rien du
tout (à part ceux percevant la DSU ou la DSR). Et tout le monde devra mettre en place la nouvelle semaine d'école. À moins que Vincent Peillon n'infléchisse son projet, ce qu'espère André
Coldeboeuf, maire des Salles-sur-Verdon et directeur d'école, pour lequel « le ministre doit revoir sa copie ».
Ce dernier prévoit que la majorité des enfants passent à quatre jours et demi en septembre. Même si toutes les communes ne se sont pas déterminées, ce pari ne
semble pas encore gagné.
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