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Rythmes scolaires : « c’est la révolution »
Des syndicats d’enseignants appellent à la mobilisation mardi et mercredi. La fédération de parents d’élèves FCPE a elle adressé une lettre ouverte au ministre de l’Education nationale. Archives
L.S.
Le retour à la semaine de 4,5 jours, qui sera présenté mercredi dans le cadre du projet de loi sur l’école déclenche grève des enseignants et colère des
maires et des parents d’élèves. « C’est le début de la révolution », lâche sans plaisanter, Christophe Doré, secrétaire académique du Snuipp-Fsu, à la veille d’une journée nationale
d’action dans l’éducation contre la nouveaux rythmes scolaires. La date n’a pas été choisie au hasard, puisque c’est précisément ce jour-là (mercredi 23 janvier) que le ministre de l’éducation
Vincent Peillon présentera son projet de loi de refondation de l’école et affrontera par la même occasion son premier conflit sur des réformes symboliques.
Le rassemblement organisé le matin (à 10h30) devant la direction académique à Marseille (Boulevard Charles Nédelec) et auquel se sont joints depuis d’autres organisations syndicales « pourrait créer la surprise » de par l’ampleur de la mobilisation dans les écoles du 1er degré. C’est que le sujet sur les rythmes scolaires provoque grogne et inquiétude parmi les enseignants. Le Snuipp dénonce une réforme qui supprime une demi-heure d’école par jour, mais ne représente pas un gain suffisant pour l’enfant à qui l’on rajoute une demi-journée d’école le mercredi matin.
« Il y a urgence à réfléchir de manière multilatéral, pour qu’il y ait de vraiEs discussions avec les parents, les maires, car tous ont leur mot à dire », affirme Christophe Doré. La réforme sur les rythmes est jugée trop rapide et pas assez réfléchie. « On s’attendait à quelque chose de plus ambitieux » détaille le syndicaliste qui ne se faite guère plus d’illusions sur la loi de refondation, qui revient sur le recrutement, la formation initiale, la scolarisation des moins de trois ans, mais continue d’ignorer les réseaux d’aide aux élèves en difficulté (RASED) et le socle commun qui instaure une école à deux vitesses.
Les rythmes, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. On ne refondera pas l’école sans ses enseignants. Ni sans eux, ni contre eux. « Car le changement de rythme relève du casse-tête » révèle le syndicaliste, dont l’organisation syndicale a rejeté depuis longtemps le projet de décret, qui devrait être prochainement publié au journal officiel, notamment parce qu’il donne la possibilité aux maires de proposer une organisation du temps scolaire sans passer par le conseil d’école.
« Cela ressemble à de la décentralisation » développe le syndicaliste, qui craint un passage en force sur une réforme qui est loin de faire l’unanimité et contre laquelle des maires de grande ville, comme Marseille ont déjà exprimé leur désaccord.
Les temps scolaires confiés aux maires
Un groupe de travail devait se réunir hier soir à la direction académique. Il y sera forcement question des rythmes et de la façon dont l’Education nationale devra s’y prendre pour convaincre du bien fondé d’une réforme qui pourrait accentuer les lignes de fractures entre communes riches et pauvres. Il pourrait aussi être question de l’harmonisation de la réforme, dont on sait si elle s’appliquera à l’échelle d’un territoire au niveau de la commune, du canton, de l’intercommunalité où de la métropole.
« Ce n’est pas raisonnable, proteste Christophe Doré, d’autant que ce débat a lieu au moment où les directeurs académiques préparent concrètement la rentrée de 2013. Ce premier mouvement de colère de l’année pourrait faire ressurgir d’autres griefs, notamment celui lié à la question du gel des salaires, qui fera l’objet le 31 janvier prochain d’un mouvement de grève dans toute la fonction publique.
Catherine walgenwitz
Le rassemblement organisé le matin (à 10h30) devant la direction académique à Marseille (Boulevard Charles Nédelec) et auquel se sont joints depuis d’autres organisations syndicales « pourrait créer la surprise » de par l’ampleur de la mobilisation dans les écoles du 1er degré. C’est que le sujet sur les rythmes scolaires provoque grogne et inquiétude parmi les enseignants. Le Snuipp dénonce une réforme qui supprime une demi-heure d’école par jour, mais ne représente pas un gain suffisant pour l’enfant à qui l’on rajoute une demi-journée d’école le mercredi matin.
« Il y a urgence à réfléchir de manière multilatéral, pour qu’il y ait de vraiEs discussions avec les parents, les maires, car tous ont leur mot à dire », affirme Christophe Doré. La réforme sur les rythmes est jugée trop rapide et pas assez réfléchie. « On s’attendait à quelque chose de plus ambitieux » détaille le syndicaliste qui ne se faite guère plus d’illusions sur la loi de refondation, qui revient sur le recrutement, la formation initiale, la scolarisation des moins de trois ans, mais continue d’ignorer les réseaux d’aide aux élèves en difficulté (RASED) et le socle commun qui instaure une école à deux vitesses.
Les rythmes, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. On ne refondera pas l’école sans ses enseignants. Ni sans eux, ni contre eux. « Car le changement de rythme relève du casse-tête » révèle le syndicaliste, dont l’organisation syndicale a rejeté depuis longtemps le projet de décret, qui devrait être prochainement publié au journal officiel, notamment parce qu’il donne la possibilité aux maires de proposer une organisation du temps scolaire sans passer par le conseil d’école.
« Cela ressemble à de la décentralisation » développe le syndicaliste, qui craint un passage en force sur une réforme qui est loin de faire l’unanimité et contre laquelle des maires de grande ville, comme Marseille ont déjà exprimé leur désaccord.
Les temps scolaires confiés aux maires
Un groupe de travail devait se réunir hier soir à la direction académique. Il y sera forcement question des rythmes et de la façon dont l’Education nationale devra s’y prendre pour convaincre du bien fondé d’une réforme qui pourrait accentuer les lignes de fractures entre communes riches et pauvres. Il pourrait aussi être question de l’harmonisation de la réforme, dont on sait si elle s’appliquera à l’échelle d’un territoire au niveau de la commune, du canton, de l’intercommunalité où de la métropole.
« Ce n’est pas raisonnable, proteste Christophe Doré, d’autant que ce débat a lieu au moment où les directeurs académiques préparent concrètement la rentrée de 2013. Ce premier mouvement de colère de l’année pourrait faire ressurgir d’autres griefs, notamment celui lié à la question du gel des salaires, qui fera l’objet le 31 janvier prochain d’un mouvement de grève dans toute la fonction publique.
Catherine walgenwitz
Article paru dans La Marseillaise du mardi 22 Janvier 2013 |