Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Solution par le vide à coups de bulldozers


Article paru dans La Marseillaise du mercredi 25 août 2010

 


Après l’expulsion, le grand nettoyage. ROBERT TERZIAN
Après l’expulsion, le grand nettoyage. ROBERT TERZIAN

Roms. 41 personnes expulsées d’un squat au 85 boulevard de Paris.


Comme prévu par la loi, il avait été notifié à l’avance au groupe de familles roms réfugiées dans cette ancienne usine de produits chimiques, l’ordonnance d’expulsion. Mais contrairement à la plupart des roms traqués pour un coup de com’ ministériel, ces 41 personnes-là n’ont pas fui l’arrivée des CRS.
C’est à 6 heures du matin qu’une dizaine de cars de CRS et des agents de la Police nationale ainsi que le de Police aux frontières ont débarqué au 58-89, boulevard de Paris. Les familles squatteuses sont vivement priées d’évacuer le site avant l’opération de déblaiement. Les forces de l’ordre appliquent la décision de justice prise suite à la demande du propriétaire du terrain, l’établissement public Euroméditerranée.
Au total, 41 personnes, hommes, femmes et enfants sont contrôlées. Chargées de quelques affaires essentielles, elles quittent le refuge pour s’éparpiller dans la ville, à la recherche d’un endroit plus discret. Aucune d’elle ne faisait l’objet d’une obligation à quitter le territoire français.


Aide au retour


Sur place également, des agents de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) accompagnés d’un interprète qui proposent l’aide au retour aux familles (300 euros par adulte et 100 par enfant). Seules six personnes l’ont acceptée. Quant à l’hébergement à l’UHU, « il est systématiquement refusé », précise la Préfecture, car mal adapté aux familles.
A 7 heures les engins de démolitions démarrent leur entreprise : « faire place nette avant le 2 septembre, confie un manœuvre sur le chantier, car il y a une école mitoyenne ». L’ordre d’accélérer le mouvement du ministre de l’Intérieur (notre édition du 19 août) est donc bien appliqué à la lettre dans le département : après l’expulsion d’Aix-en-Provence et celle du boulevard de Paris, resterait encore une à venir cette semaine. Le travail inutile et dangereux poursuit son chemin, histoire de faire parler des chiffres, bien vains.


MYRIAM GUILLAUME


 

 

Tag(s) : #Société
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :