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Seul un élève sur 5 reste scolarisé dans la même école
La Ville de Marseille consacre 13% de son budget à l’éducation, soit pour 2011 près de 180 millions d’euros. PATRICK DI DOMENICO
La Ville de Marseille consacre 13% de son budget à l’éducation, soit pour 2011 près de 180 millions d’euros. PATRICK DI DOMENICO
Dans une ville où la population scolaire a du mal à se stabiliser, l’affectation des enfants sera bientôt informatisée et la loi appliquée. 

Comme a son habitude le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a fait sa rentrée des classes à l’école publique Grignan-Paix, puis dans l’école privée Sainte Thérése d’Avila. Une alternance devenue une habitude et qui lui permet de traiter public et privé sur un même pied d’égalité.
    Dans une ville frappée de plein fouet par la misère et la crise, les inégalités se creusent, avec bientôt l’école des riches et des pauvres. Le service public d’éducation assure encore un peu de cohésion même si, dans certains quartiers, le privé a pris le pas sur le public. Sur les 72 000 élèves scolarisés dans les 448 écoles publiques de la ville, plus de 12 000 fréquentent les établissements privés sous contrat d’association.
    La politique du gouvernement (16 000 nouvelles suppressions de postes) trouve ses relais au plan local. Ce qui fait dire à Miranda Cirasaro pour le PCF que « l’école devient une entreprise comme une autre soumise à résultat ».


Mobilisation des parents rue Neuve-Sainte-Catherine


    Dans le même temps, quelques rues plus loin, des parents d’élèves de l’école maternelle rue Neuve-Sainte-Catherine, une école ZEP qui voit ses effectifs exploser, après l’annonce de la fermeture d’une classe. Les départs à la retraite de deux enseignants n’ont pas été remplacés. Et, malgré les 17 élèves sur liste d’attente, l’académie continue de faire la sourde oreille.
    « Tout se passe bien », assure Danièle Casanova. L’élue (UMP) en charge de l’éducation annonce que compte tenu de la poussée démographique (+1 092 élèves en 2 ans), des classes supplémentaires ont vu le jour. On a transformé en classes des logements de fonction et trois nouvelles écoles ont été livrées (Busserade-Massena, Grignan-Paix et Saint Vincent de Paul).
    La gestion des effectifs scolaires est un vrai casse-tête dans une ville qui ne s’est toujours pas mise en conformité et prévoit au 1er janvier 2011 une informatisation des affectations. En saisissant l’adresse de leur domicile les parents pourront connaître l’école de leur secteur.
    Des directeurs d’école qui depuis septembre n’ont plus d’aide administrative étaient montés au créneau pour dénoncer cette situation ubuesque aggravée par la faible stabilité des effectifs des écoles du centre-ville, où seul un enfant sur cinq commence et termine son cursus élémentaire dans la même école. 
    Le maire de secteur (PS) Patrick Mennucci et son adjointe Morgane Turc dénoncent chaque rentrée « la réalité scandaleuse des écoles du centre-ville où l’accès à l’école maternelle est devenu un luxe (3 écoles dans le 1er arrondissement ne peuvent accueillir tous les enfants de l’hyper-centre) ». Manque de classes, manque de postes, après la fermeture de l’école maternelle du Vallon des Auffes, les élus pointent des conditions d’apprentissage dégradées.
    « Les écoles publiques de notre ville subissent aujourd’hui véritablement la double peine, celle d’une politique sarkozyste qui n’hésite pas à marchandiser l’école et celle d’une absence de volonté et d’action cohérente de la part des équipes de Monsieur Gaudin », accusent-ils.


CATHERIINE WALGENWITZ

 

Article paru dans La Marseillaise du mardi 6 septembre 2011

Tag(s) : #Education
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