Marseille : Fermetures de classes, c'est non !

Le 5 mai dernier, environ 300 personnes manifestaient à Marseille contre les mesures de carte scolaire. MIGUE MARIOTTI

Des écoles sont touchées par un mouvement de grève inédit des enseignants. Avec le soutien des parents, ils manifesteront leur rejet des mesures de carte scolaire.

Les écoles maternelle Strasbourg, Révolution, Parmentier, Kléber, boulevard des Dames, les élémentaires Peyssonnel, Busserade, Vaillant resteront totalement fermées aujourd’hui. Tandis que d’autres seront partiellement touchées par un mouvement de grève des enseignants qui s’annonce très suivi dans les écoles qui sont parmi les plus mobilisées, depuis l’annonce, le 7 avril dernier, des mesures de carte scolaire. 67 postes d’enseignants seront supprimés dans les Bouches-du-Rhône à la rentrée de septembre.

Dans le détail, le comité technique paritaire conduit par l’inspecteur académique, Jean-Luc Bénéfice, avait confirmé le mois dernier la fermeture de 88 classes pour 52 ouvertures. Dans certaines écoles, ces décisions se sont déjà faites sentir. A la rentrée, une classe de l’école primaire rue Neuve St-Catherine (7e arrondissement) va fermer, alors que les effectifs ne justifient pas un tel choix. Parents et enseignants, qui ont prévu de se mobiliser aujourd’hui et participeront au rassemblement de 10h devant l’inspection académique à Marseille, déclarent être totalement atterrés par une telle mesure.
Depuis près d’un mois, parents et enseignants se mobilisent et réclament l’arrêt des suppressions de postes qui aboutiront à la rentrée, au plan national, à la fermeture de 1 500 classes de primaire.

« La première fois qu’il y a un mouvement de ce niveau-là »
Après une série de mobilisations et une veillée des écoles qui a rassemblé près de 300 personnes à Marseille jeudi dernier, le SNUipp, avec le soutien d’autres organisations syndicales, CGT Educ’Action, SUD Education, SE-Unsa, Sgen-CFDT et FO, ont déposé un préavis de grève pour d’aujourd’hui. « C’est la première fois qu’il y a un mouvement de ce niveau-là sur des mesures de carte scolaire », note Christophe Doré. Pour le secrétaire académique du SNUipp, la situation est telle que l’on ne peut pas continuer à laisser se dégrader ainsi le service public d’éducation. Syndicats et parents réclament l’abandon des mesures de carte scolaire. Et se déclarent prêts à mener de nouvelles mobilisations. Le 18 mai, le SNUipp enverra des délégations à Paris pour demander au ministre de reculer sur des décisions qui « vont mettre des écoles en difficulté ». Le 20 mai, c’est la fédération des parents d’élèves, FCPE qui organise partout en France une veillée des écoles.

Tous sont unanimes pour dénoncer des décisions inacceptables de casse de l’école. « Cela fait 10 ans que les gouvernements de la majorité présidentielle cassent l’école, avec le seul leitmotiv de détruire un outil républicain qui permet encore de faire perdurer certaines valeurs de solidarité, d’émancipation », lâche Florimond Guimard, secrétaire de la section SNUipp des 1e, 2e et 3e arrondissements, les plus touchés par les mesures de carte scolaire.

CATHERINE WALGENWITZ