Le collectif AClefeu installe un "Ministère des banlieues"
Rédaction Web
21 Février, 2012
Pour imposer la banlieue dans le débat électoral, une trentaine de militants du collectif AClefeu, créé à Clichy-sous-Bois (Seine Saint-Denis) après
les révoltes de 2005, ont investi symboliquement le rez-de-chaussée d'un hôtel particulier parisien pour y installer "un ministère de la crise des banlieues".
Mohamed Mechmache, président du collectif AClefeu (Association Collectif Liberté, Égalité, Fraternité, Ensemble, Unis), a qualifié de curieux le fait qu'il
faille "occuper un hôtel en plein centre de Paris pour mettre la banlieue et ses 8 millions d'habitants sous les projecteurs". "Cette occupation pacifique est symbolique et nous ne savons
pas combien de temps cela va durer", a-t-il dit. "Ici, nous invitons les candidats à l'élection présidentielle à venir débattre avec nous, nous avons fait 12 propositions qui ne
coûtent pas cher. Par exemple, dans les villes où il n'y a pas 20% de logements sociaux vous voulons que l'Etat réquisitionne les terrains vacants de ces villes et construise des
logements sociaux", a-t-il déclaré.
"A La Courneuve, à Clichy, les gens ont l'impression d'être loin de Paris, au point que des jeunes maintenant se définissent par rapport à la nationalité de
leur parents, c'est totalement nouveau", a précisé l'historien François Durepaire, qui se présente comme compagnon de route d'AClefeu. "En 2005, on avait beaucoup parlé des banlieues, en
2012, ce n'est plus le cas", a-t-il ajouté.
Situé 26 rue Geoffroy Lasnier, l'hôtel de Chalon-Luxembourg a été construit en 1625 dans le quartier du Marais en plein centre de Paris. L'ensemble, dont les
fenêtres sont ornées de mascarons, est très dégradé. L'escalier conduisant aux étages est condamné à cause des risques d'effondrement.
En novembre, AClefeu avait lancé une campagne d'inscription sur les listes électorales [2] en vue de la présidentielle 2012 afin que "l'avenir
ne se décide pas sans la voix de la banlieue".
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