La crise de recrutement se confirme chez les enseignants
Humanité Quotidien
13 Juillet, 2012
Education
Comme l’année dernière, plusieurs centaines de postes sont restés vacants à l’issue des concours du Capes externe. La mise en place de
prérecrutements devient urgente.
Sans surprise, les résultats du Capes externe confirment la crise de recrutement qui frappe l’éducation nationale. Au total, 706 postes d'enseignants [2] sont restés vacants pour la rentrée 2012 à l’issue des épreuves,
soit 15 % des postes à pourvoir dans les collèges et lycées. Les maths sont la discipline la plus touchée : 652 admis pour 950 postes offerts, soit un tiers de lauréats manquants. Idem
pour les lettres classiques : 75 admis pour 170 postes offerts. Les autres disciplines déficitaires sont l’anglais, les lettres modernes et la documentation. Moins élevés que l’an passé
(978 places non pourvues), ces chiffres n’en demeurent pas moins alarmants.
Parer au plus pressé
Plusieurs raisons sont invoquées. À commencer par la réforme de la formation qui a relevé au master (bac+5) le niveau requis pour être professeur et réduit
mécaniquement le vivier d’étudiants par rapport à la licence (bac+3), où l’on compte 300 000 élèves de plus. Propulsé à ce niveau d’études, le métier d’enseignant, dévalorisé ces
dernières années, subit également la concurrence du privé, qui offre souvent des conditions de travail et de salaire plus alléchantes.
Le gouvernement tente aujourd’hui de parer au plus pressé. Il a annoncé, hier, que 220 professeurs certifiés supplémentaires seraient recrutés parmi les
« admissibles » au concours de l’agrégation
(70 en anglais, 60 en lettres et 90 en maths), tandis que les autres postes vacants seront pourvus par des contractuels. Pour le reste, la Rue
de Grenelle renvoie à la concertation sur l’école, chargée notamment de reconstruire la formation initiale et de préciser la mise en place d’un prérecrutement. « Une urgence », souligne
la sénatrice PCF, Brigitte Gonthier-Maurin. Les syndicats y sont aussi favorables. Et ajoutent l’exigence d’une revalorisation salariale, la France restant le seul pays de l’OCDE où la
paye des professeurs a diminué depuis dix ans.
-
A lire aussi:
Tous nos articles consacrés à l'Education [5]
Laurent Mouloud
vignette: