L’idée de service public reste une idée moderne et une question de démocratie

Aujourd’hui aurait dû se tenir un conseil supérieur de la fonction publique. Mais les organisations syndicales ont décidé de le boycotter. Pourquoi ? Parce qu’il y avait à l’ordre du jour le projet relatif à la « réorientation professionnelle » qui fait partie de la boîte à outils pour supprimer des postes et remettre en cause les garanties des agents. La fonction publique, c’est plus de 5 millions d’agents, soit un quart des salariés, des services rendus à chacun, sur tout le territoire. Il faut évidemment les améliorer et les développer. Mais même s’ils pointent des dysfonctionnements réels, les Français sont attachés aux services publics. Les deux priorités pour eux sont que ces services soient accessibles équitablement sur l’ensemble du territoire et qu’ils permettent de lutter davantage contre les inégalités. C’est pourquoi ils sont majoritairement opposés aux réformes récentes.

Tous les observateurs notent qu’en France les services publics jouent un rôle d’« amortisseur social » dans la crise.

Mais il est question d’en finir avec le « modèle social français ». En plus des restrictions budgétaires sont introduites la rémunération au mérite, l’individualisation des augmentations de salaires, la possibilité de licenciement… Comment peut-on, alors que les fonctionnaires travaillent au service de l’intérêt général, imaginer des dispositifs qui non pas aident les fonctionnaires à mieux remplir leurs missions mais les mettent en concurrence ? Où est l’intérêt général dans tout cela ? L’idée même de service public reste une idée moderne. Oui, les services publics peuvent répondre aux besoins de la population, prendre en compte les évolutions de société, participer du progrès social. Une question de démocratie en somme… Les états généraux pour les services publics, portés par un large collectif, qui s’organisent un peu partout, sont l’occasion de mener ce débat et de porter des propositions.