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La pire des écoles, celle de Sarkozy

Article paru dans La Marseillaise du vendredi 23 septembre 2011

Enseignants, élèves et syndicats ont organisé un arrêt de travail, hier en riposte à la politique gouvernementale de suppressions d’emplois. H.B.
Une heure de débrayage a été observée au lycée Fourcade de Gardanne jeudi matin. Personnels, élèves et parents dénoncent les conditions de travail désastreuses avec des classes à 38 élèves.
« Je n’ai jamais vécu ce que je vis en 20 ans de service en tant que professeur d’allemand et prof principal. La situation est catastrophique à l’Education nationale ! », témoignait une enseignante, sortie de sa réserve.
Jeudi matin, élèves, enseignants, parents et syndicats se sont indignés ensemble à Gardanne, contre la sinistre politique du gouvernement, en pleine opération de décimation de l’enseignement public. 16 000 postes supprimés cette année… 16 000 postes en moins prévus pour la rentrée 2012…
Avec plus de 60 000 embauches détruites depuis 2007, l’Education nationale pourrait rentrer au Guinness des leaders en licenciements maquillés. La situation est si grave au lycée Marie-Madeleine-Fourcade, que la fonction même d’éducation perd tout son sens avec 15 classes surchargées totalisant jusqu’à 38 élèves. D’autant qu’il faut aussi penser à aménager une salle spéciale pour accueillir tous ces futurs bacheliers.

Une régression sans précédent

« Depuis trois ans nous vivons une régression sans précédent », annonce Isabelle Le Couëdic-Poncet, enseignante en économie, représentante du Snes-FSU. Elle poursuit : « La précarisation est à tous les échelons… Cette année, nous écopons de 15 classes avec pour chacune d’elle de 36 à 38 élèves. Nous avons 8 classes où les élèves de différentes filières sont regroupés ensemble (!)… Nous avons dû créer une classe de seconde sur le budget de l’établissement et sans dotation supplémentaire de l’Etat. Quel accompagnement personnalisé, cité pourtant dans les textes, peut-on fournir aux élèves dans ces conditions de travail ? »
Cette interrogation qui n’a pour seule réponse que des moyens est partagée par l’ensemble des nombreux présents, hier matin.

« Classes pleines, salles vides »

Invités à écrire leurs doléances, les élèves n’ont pas lésiné avec slogans, dessins ou réactions qui seraient remis au recteur « en cadeau de Noël ». Sur les panneaux, les petits mots affichés en disent long : « Trop d’élèves tue les élèves », « Classes surchargées, Bacs bâclés » ou encore celui devenu l’emblème du mouvement : « Classes pleines, salles vides ».
Dans les couloirs du lycée, à l’issue de la mobilisation, qui a rassemblé près de 1 000 personnes dans la cour et qui a fait se succéder différents représentants syndicaux et témoignages au micro, les futurs bacheliers ont tenu à confier : « Les cours sont difficiles, tous nos week-ends y passent. »
Isabelle Le Couëdic-Pontet relève de son côté : « Les élèves dont la famille a les moyens pourront prendre des cours de rattrapage privés, mais les plus modestes ne trouveront pas dans l’école publique la possibilité de réussir. » Approuvant totalement, Francis Villeneuve, enseignant en électronique, du syndicat SUD Solidaires, ajoute : « Il y a la réforme qui fait sauter tous les plafonds, en techno. On passe de classes de 28 à 32 élèves. Ils enlèvent les textes qui fixaient le nombre d’élèves par classes. Ils suppriment l’enseignement général. Ils veulent réduire le niveau scolaire au profit des entreprises qui y trouveront leurs apprentis. »
Mardi prochain, des départs auront lieu de Gardanne pour manifester avec tout le corps de l’Education nationale à Marseille.

HOUDA BENALLAL
 
 
Tag(s) : #Education
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