57 classes finalement concernées par la fermeture
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Article paru dans La Marseillaise du jeudi 31 mars 2011
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Avant le CDEN, une cinquantaine de parents d’élèves ont débordé sur la route devant la préfecture, pour faire entendre leurs revendications. BRUNO ISOLDA
Le Comité départemental de l’Education nationale (CDEN) se déroulait mercredi en préfecture. L’occasion d’une
nouvelle mobilisation.
Finalement, le nombre de classes supprimées à la rentrée de septembre 2011 ne sera « que » de 57. De la liste parue mercredi, les
classes de la Florane à Toulon, de Garéoult, d’Excelsior à Hyères, de Zunino 2 à La Garde et d’Eucalyptus à Fréjus sont sauvées. C’est la décision qu’a prise hier le préfet du Var Paul Mourier à
l’issue du Comité départemental de l’Education nationale (CDEN). Emmanuel Trigo, secrétaire général du SNUipp dans le Var, ne pouvait parler de victoire : « Même si on a réussi à faire bouger les
choses, notamment à La Seyne où Jean-Zay gagne une classe, et où le poste d’enseignant spécialisé "primo arrivant" est conservé. Mais l’ampleur des suppressions n’est pas satisfaisante.
»
Pour rappel, mardi, le Comité technique paritaire départemental (CTPD) a débouché sur une proposition que beaucoup n’ont pas
acceptée. L’inspecteur académique arrêtait sa décision sur 62 fermetures de classes pour 19 ouvertures (chiffre conservé), 22 fermetures de postes d’enseignants spécialisés, dont 4 pour « primo
arrivants » (non francophones). Une proposition inacceptable pour Emmanuel Trigo, ainsi que pour beaucoup de parents d’élèves.
Une classe de CP-CE2 à La Garde.
Ca tombe bien, ces derniers ont pu s’exprimer mercredi, avant le CDEN. « Il s’agit, précise Manu Trigo, de la plus haute instance en
terme d’Education nationale dans le département. Y siègent non seulement les syndicats, mais aussi les personnels, les conseillers généraux, des associations, notamment de parents d’élèves… » Une
cinquantaine de personnes s’étaient donc donné rendez-vous devant la préfecture avant le fameux comité.
« On nous dit qu’il faut aider les enfants, qu’il faut faire attention à la violence à l’école… Mais dans le même temps, on supprime
des postes de rééducateurs. » Catherine Bollon-Galvez, travailleuse handicapée, fait justement partie de ceux-là. Elle poursuit : « Ca fait 4 fois que l’Académie ferme mon poste. A chaque fois,
la mobilisation des syndicats a réussi à sauvegarder mon emploi. » Elle n’aura pas la même chance cette fois-ci. Dans son secteur, qui couvre un territoire allant de La Garde à Carqueiranne, il
n’y a que 2 titulaires de cette fonction. Et toujours à La Garde, 2 classes sont supposées être supprimées (1 finalement). Les parents d’élèves n’en peuvent plus : « A Zunino 2, il y a déjà une
classe "CP-CE2" ! Je ne sais vraiment pas quel avenir le gouvernement envisage pour nos enfants… »
La schizophrénie des élus UMP varois.
Car il faut bien le rappeler, c’est bien de tout en haut que vient la saignée, avec 16 000 postes supprimés en France. Mais « tout
en haut », il y a les députés de l’Assemblé nationale et ses 7 représentants (tous UMP) varois. Sans oublier les sénateurs (3 UMP sur 4, issus du département). Bref, l’écrasante majorité des
représentants du département votent ces suppressions à Paris. Mais bizarrement, passé Bargème, ces élus sont soudains frappés d’amnésie. Emmanuel Trigo, parle lui d’une autre pathologie : « Les
élus de droite sont schizophrènes. Eux qui soutiennent les suppressions de postes à Paris, promettent ici qu’ils feront tout leur possible pour empêcher les fermetures de classe.
»
Fraîchement réélu, Guy Lombard (PS), conseiller général du Haut-Var, était menacé notamment par une fermeture à Vinon-sur-Verdon.
Avant le CDEN, il souhaitait « faire tout pour conserver la classe ».
Il repart déçu : l’école élémentaire de l’Eau Vive aura une classe de
moins. Comme pour 9 classes de Toulon, 2 à Saint-Cyr, 4 à Six-Fours, 3 à Fréjus, 3 à Hyères, 1 à Bras, Tourves, Cuers, Les Arcs, Cavalaire…
ROMAIN ALCARAZ