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Le résultat du 1er tour de l’élection présidentielle confirme l’échec de la stratégie du dit " rassemblement anti-libéral ". Nous avons voulu voir dans le résultat du Non au référendum une majorité antilibérale. Il ne s’agissait, à mon sens pas de cela, mais simplement du rejet d’une constitution qui est apparue aux citoyens antisociale et antinationale. Il est vrai que c’est grâce au parti communiste que le débat sur cette constitution a pu s’ouvrir et éclairer beaucoup de monde, fallait t-il pour autant mettre le pied à l’étrier à des courants de pensée n’ayant aucun ancrage auparavant dans la société comme " les bovétistes " ? Nous avons voulu croire que des luttes communes, comme par exemple le combat contre le CPE, qui a rassemblé différentes forces et courants d’extrême gauche pouvaient constituer une majorité capable d’aller au gouvernement. La LCR a été rapidement très claire sur le sujet, elle a désigné son candidat et porté les valeurs qui sont les siennes : Protestation et refus de prendre des responsabilités dans les affaires du pays. Que pouvait gagner un parti comme le nôtre à se tourner vers l’extrême gauche alors que nous avons des milliers d’élus, un groupe parlementaire à l’assemblée nationale et vocation à accéder au gouvernement ? Il me semble qu’un parti politique doit avoir pour but de défendre ses propres valeurs, son propre programme, sa philosophie et de présenter des candidats sous ses couleurs aux élections. Faudrait t-il aujourd’hui avoir honte de ce que l’on est ? Moi je suis fier d’être communiste et fier des valeurs humanistes dont est porteuse la visée communiste ! Dans le cas contraire il faut se poser la question sur l’avenir du parti et envisager sa disparition, c’est d’ailleurs ce qui est souhaité par certains, dont aujourd’hui Jean Claude Gayssot. Comment expliquer que des adhérents, ayant des responsabilités nationales, aient pu mener en toute indépendance campagne contre la candidate de leur parti ? Notre allié naturel a été jusqu’à présent le parti socialiste, nous avions avec lui une règle, celle du désistement républicain. Le parti socialiste est réformiste, il souhaite réguler la société sans la transformer, le parti communiste a pour vocation la transformation de la société, c’est en gros ce qui nous différencie. En politique il y a un élément incontournable qui s’appelle le rapport de forces. Nous savons qu’à la différence de la droite le parti socialiste peut prendre des mesures allant dans le sens de la transformation de la société lorsque le parti communiste est en mesure de lui opposer un rapport de forces suffisant. Le poids électoral du parti communiste ne cessant depuis 1981 de diminuer, le rapport de forces est certes aujourd’hui infime. Mais comment ne pouvait t-on pas penser avant l’élection présidentielle qu’en tournant le dos au parti socialiste on allait inévitablement le pousser dans les bras du centre droit et se couper de notre électorat ? Pourquoi n’a t-on pas voulu entendre les gens du peuple lorsqu’ils nous disaient : nous ne voulons pas revivre avril 2002, nous voulons un candidat de gauche au second tour ! L’élection présidentielle précédent les élections législatives a créé une situation de bipartisme et de vote utile en faveur du parti socialiste, plaçant hors course un parti comme le nôtre. Ne fallait t-il pas s’interroger sur le jeu des alliances, notamment avec le parti socialiste ? Aurions nous été moins communistes, moins bien perçu par notre électorat et moins efficace pour le peuple en passant des alliances pour les élections législatives avant la présidentielle ? Serons nous demain plus utile et plus efficace pour le peuple avec moins de députés ? Nous en sommes réduit aujourd’hui , affaiblis jusqu’à l’os , à aller quémander le maintien d’un groupe parlementaire au parti socialiste alors que nous avons contribué par notre stratégie à le faire évoluer vers le centre droit de Bayrou ! Le Parti Communiste, lors de son dernier congrès, a accouché d’un programme et d’une visée communiste que nous attendions pourtant depuis longtemps. Nous ne nous en sommes pas saisis. Nous avons préféré nous laisser entraîner dans des débats interminables avec les mouvances d’extrême gauche, oubliant pendant ce temps de s’adresser à notre électorat et plus globalement aux gens en souffrance de cette société capitaliste. Je pense sincèrement que Marie Georges Buffet a été une bonne candidate mais sa campagne électorale s’est inscrite dans une logique d’un pseudo rassemblement des forces antilibérales qui a gommé notre identité, ainsi je l’ai rarement entendue prononcer le mot communiste durant cette campagne ! L’échec à cette élection présidentielle doit être assumé collectivement, il est normal que Marie Georges Buffet ait retrouvé sa place à la direction de notre parti. Pour autant, je pense, que le prochain congrès ne devra pas se contenter de colmater les brèches mais qu’il devra adopter une ligne politique et une stratégie claire.

Alain M.

Tag(s) : #Débat après le 22 avril 2007
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