Carte scolaire : les syndicats mettent la pression
Par Philippe Bersia (pbersia@varmatin.com)
Créé le 02/14/2012 - 07:19
70% des enseignants du 1er degré étaient en grève, hier, dans le Var. Un millier de manifestants ont exprimé leur ras-le-bol à Toulon face aux nouvelles
suppressions de postes qui se profilent La carte scolaire 2012 de l'enseignement du 1er degré n'a pas encore été dévoilée qu'elle provoque déjà un fort mécontentement chez les
enseignants. Pas moins de 70 % de professeurs des écoles ont suivi, hier, le mouvement de grève lancée par une intersyndicale (1) pour protester contre les suppressions de postes que doit
entériner aujourd'hui Jean Verlucco, l'inspecteur d'académie, à l'issue d'un comité technique paritaire. Les Rased touchés A priori, 57 postes sont concernés dans le
département, dont 46 de Rased, ces enseignants spécialisés qui s'occupent, notamment, d'enfants souffrant de troubles de l'apprentissage. Pour les profs comme pour la FCPE (Fédération des
conseils de parents d'élèves), qui, de son côté, vient de signer un appel pour dénoncer la politique gouvernementale, la coupe est pleine : « En abandonnant les enfants les plus en
difficultés, on touche aux fondations de l'édifice »,affirme Philippe Brunetto, le secrétaire général de la FCPE. « Faire mieux avec toujours moins, il y a un moment où ce n'est simplement
plus possible », explique, quant à lui, Emmanuel Trigo, le secrétaire général du SnuiPP (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et professeurs d'enseignement
général de collège). « Rased dévastés, remplacements non assurés, scolarisation en maternelle asphyxiée, formation professionnelle liquidée, alourdissement du travail des directeurs,
augmentation du nombre d'élèves par classe : ces mesures, s'additionnant aux précédentes, vont être dévastatrices. » Après déjà plusieurs rassemblements locaux et de nombreuses signatures de
pétition la semaine dernière, ils étaient près d'un millier à manifester, hier matin, à Toulon, soutenus par des représentants du Front du gauche, de Lutte ouvrière et même du PS, l'ancien
secrétaire départemental Robert Alfonsi étant remarqué au départ de la manifestation, place de la Liberté. Une heure de marche revendicative plus loin, le cortège s'est retrouvé sous les fenêtres
de l'inspecteur d'académie, rue Montebello, là même où, aujourd'hui, la commission technique paritaire doit rendre sa copie. M. Verlucco, qui a reçu une délégation de l'intersyndicale, a écouté
avec attention l'essentiel de ses motifs de mécontentement, avant que le cortège ne se disloque totalement. Donner une suite à ce mouvement Mais Emmanuel Trigo ne se fait guère
d'illusion quant à la marge de manœuvre de l'inspecteur d'académie. Aussi promet-il déjà de donner une suite à ce mouvement de protestation : « Aujourd'hui, nous voulons simplement marquer un
temps fort et sensibiliser les gens avant que le préfet ne convoque, le 22 février, le conseil départemental de l'Éducation nationale, la dernière instance décisionnaire. » La FSU (Fédération
syndicale unitaire) voit déjà plus loin et ne compte pas relâcher la pression : « Nous allons tout faire pour poursuivre notre action et l'élargir au second degré, afin de réunir, au niveau
national, toux ceux qui refusent le projet éducatif qu'on nous propose. Ce que l'État a fait pour les banques, il doit pouvoir le faire pour l'école de la République et réviser son budget à la
hausse. » Une détermination qui pourrait se traduire très vite par une nouvelle journée d'action et de grève… 1. SnuiPP-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT, CGT Educ'action.