Retraites : coup de force à l'Assemblée
18h, la journée marathon se termine. Pas la mobilisation qui se continuera dans la rue, le jeudi 23 septembre. Objectif : faire mieux que le 7 !
17h15, Pierre Laurent (PCF) et Martine Aubry (PS) veulent "contrer la dérive" du gouvernement. La rencontre des deux responsables a eu lieu ce matin, au siège du PS, rue de Solférino à Paris. Pierre Laurent a expliqué que le dialogue avait porté "sur la gravité de la crise politique dans laquelle le gouvernement s'enfonce après l'interruption autoritaire des débats parlementaires par le président de l'Assemblée. On a convenu de réfléchir aux moyens de contrer cette dérive en tous domaines, la presse, le Parlement, la justice."
Dans un communiqué commun, le parti socialiste et le parti communiste ont déclaré que "cette situation engendre une grande responsabilité pour l’ensemble des forces de gauche. Aussi bien pour apporter un soutien sans faille au mouvement social, notamment sur les retraites, et combattre toute nouvelle régression sociale et démocratique, que pour exiger que le président et le gouvernement écoutent le pays pour tenir compte de ce qui s’exprime et pour changer de cap. Dans le même temps, la gauche doit porter des propositions qui montrent avec crédibilité, la possibilité d’une autre voie."
15h48, la réforme est adoptée. 329 voix pour, 233 contre, 11 votes non exprimés. C'est le résultat du vote à l'assemblée nationale. Les groupes UMP et Nouveau centre ont voté pour. Huit députés villepinistes déclarés se sont abstenus, parmi lesquels François Goulard, Jean-Pierre Grand, Jacques Le Guen, Marie-Anne Montchamp, Marc Bernier, tous UMP, ainsi que l'ex-UMP Daniel Garrigue. Parmi les non-inscrits, François-Xavier Villain, proche de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), a voté contre le projet. François Bayrou, président du MoDem, et Jean Lassalle, député Modem des Pyrénées-Atlantiques, ont également voté contre. Les groupes PS, PC et Verts ont fait de même pour un projet de loi que le Sénat examinera dès le 1er octobre.
- 71% d'opinions négatives pour la politique économique du gouvernement
15H05, 71% d'opinions négatives pour la politique économique du gouvernement. Selon un sondage BVA-Absoluce publié mercredi, la politique économique du gouvernement a atteint un record d'impopularité depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, sur fond de désaveu de la réforme des retraites, avec 71% de mauvaises opinions (+4 points depuis juin).
15h, Assemblée Nationale. Les députés démarrent la séance de l'après-midi. Bernard Accoyer a décidé de ne pas autoriser les députés de l'opposition à se faire entendre lors de cinq minutes d'explications de vote individuelles.
13h. Quelques milliers de salariés et militants syndicaux étaient rassemblés place de la Concorde face à l'Assemblée nationale, pour exhorter les députés à ne pas voter la réforme des retraites. Ce rassemblement était à l'appel des syndicats CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires, CFTC et CFE-CGC. On notait aussi la présence de militants FO, syndicat ayant appelé séparément à manifester contre la réforme dont l'adoption en première lecture était prévue dans la journée.
Les militants cégétistes et des syndicats Sud étaient les plus nombreux.
Sur le pont de la Concorde, était déployée une grande banderole blanche de 10 mètres sur 3, où on pouvait lire: "Messieurs et mesdames les députés, ne votez pas, cette réforme est injuste."
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a expliqué que "ce rassemblement vise à redire publiquement, au-delà des péripéties du débat à l'Assemblée, que ce vote ne changera rien."
"J'ai le sentiment que, jour après jour, la campagne des syndicats marque beaucoup plus de points que les arguments du gouvernement qui s'effilochent."
De son côté, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a souligné que "le débat parlementaire ne s'arrête pas aujourd'hui" avec le vote en première lecture, puisque le texte sera examiné au Sénat et reviendra à l'Assemblée.
"Notre mobilisation est intacte sur les inégalités et les injustice de cette réforme", a-t-il dit.
- Le PS demande la démission de Bernard Accoyer
12h30. Le groupe de députés PS a formellement demandé la démission "sans délai" du président de l'Assemblée nationale (UMP) Bernard Accoyer, l'accusant de "forfaiture" pour avoir supendu la séance-marathon sur la réforme des retraites.
12h. La première secrétaire du PS Martine Aubry a demandé mercredi "solennellement" au président (UMP) de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer de reprendre la séance-marathon sur les retraites qu'il a suspendue dans la matinée en invoquant "l'obstruction" de la gauche.
"Je demande aujourd'hui solennellement à M. Accoyer, président de l'Assemblée nationale, qui est là pour faire respecter les règles qui sont dans la Constitution, de revenir sur sa décision", a déclaré la première secrétaire du PS devant l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS).
"On s'assied sur tous les contre-pouvoirs, les médias, le Parlement, l'opposition. Ce n'est pas possible", a-t-elle dit, avant d'insister: "je lui demande de reprendre la séance."
"Dans quel pays sommes nous? On empêche le Parlement de faire son travail, ça devient fou, il n'y a plus de République", a encore dit Martine Aubry. "Nous nous battrons jusqu'au bout et nous avons des droits", a-t-elle promis.
11h. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent dénonce un [1]"un coup de force inacceptable contre le Parlement" [1] sur "ordre de l'Elysée" après la suspension du débat sur les retraites par le président de l'Assemblée nationale.
- Suspension de séance !
10h. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP) a suspendu mercredi la séance-marathon de la fin de l'examen du texte sur les retraites, à la grande colère des députés de gauche qui sont sortis en scandant "démission" dans les couloirs du Palais-Bourbon. Au perchoir, M. Accoyer a convoqué une prochaine séance ce mercredi à 15H00, heure initialement prévue pour le vote solennel sur l'ensemble du projet de loi de réforme des retraites.
8h. L'Assemblée a achevé l'examen de la réforme des retraites mais la séance-marathon, commencée la veille à 16 heures, devait se poursuivre encore plus de 13 heures… avec 165 explications de vote de cinq minutes chacune des députés de l'opposition.
7h45. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP) a annoncé la fin de l'examen des 33 articles du texte, au terme d'un débat commencé sur fond de manifestations, le 7 septembre. La dernière séance-marathon n'a été interrompue que par une seule petite heure de pause, entre 20h30 et 21h30.
Mercredi 15 septembre, 7h. La tension monte d'un cran juste après 7 heures quand Accoyer (UMP), a signifié au groupe PS et apparentés qu'il avait épuisé son temps de parole (quelque 19 heures au total sur l'ensemble du texte). "Démocratie, démocratie", ont alors crié les députés de gauche.
Mardi 14 septembre, 16h. Des dizaines de députés PS, PCF, Verts et Parti de gauche s'exprimeent à tour de rôle pendant cinq minutes, à l'occasion d'une explication de vote individuelle. D'après une source du groupe PS, déjà 167 députés socialistes se sont inscrits, ce qui rallongerait les débats de plus de douze heures. Cela rendrait impossible le vote sur le texte à l’heure prévue.