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Mélenchon : «cent jours pour presque rien»

 

EXCLUSIF - Silencieux depuis les législatives, l’excandidat du Front de Gauche fait sa rentrée dans nos colonnes. Il dresse un violent réquisitoire contre les 100 jours de François Hollande. Extraits.

 

 

Jean-Luc Mélenchon fait sa rentrée politique dans les colonnes du JDD. (Bernard Bisson/LeJDD)

 

Voilà plusieurs mois que vous ne vous êtes pas exprimé dans les médias. Pourquoi un si long silence?

 

François Mitterrand m’a dit : «La couche de terreau n’est pas si épaisse. Ne grattez pas trop fort.» J’avais gratté très fort! Je suis donc parti au Venezuela me reconstituer. C’est fait!

 

Vous avez parlé de plaies qui ont du mal à cicatriser. Hénin-Beaumont et les législatives rentrent dans cette catégorie?

 

Le succès à la présidentielle ne fait pas de moi un totem auquel on viendrait faire rituellement des dévotions. Je devais monter en première ligne! J’ai

échoué de peu, mais j’ai fait la démonstration d’une méthode. Je ne me suis pas contenté de jérémiades moralisantes. Je me suis opposé au contenu raciste et antisocial du programme du Front national. J’ai gagné 1.000 voix en trois semaines! Mais au plan national, c’est l’inverse : la moitié de nos voix à la présidentielle ne se sont pas retrouvées aux législatives.

 

Pourquoi? Nous n’avions pas non plus envisagé la hargne des socialistes et leur incroyable mobilisation contre nous. Alors que nos quatre millions d’électeurs l’ont fait élire, Hollande a essayé de nous faire disparaître de l’Assemblée. Avec un groupe charnière à l’Assemblée et une victoire

d’Alexis Tsipras en Grèce, nous aurions fait basculer le sort de l’Europe. L’histoire s’est jouée à une poignée de voix.

 

Quelle appréciation portez-vous sur les cent jours de François Hollande?

 

Il convoque une session parlementaire extraordinaire. Bravo, car il y a des urgences. Pourtant, ce fut une session du temps perdu. Cent jours pour presque rien. Hollande a désamorcé le contenu insurrectionnel du vote de la présidentielle. Il l’a dilué dans les sables des plages du Var. Comme si l’élection s’était résumée à une question de personnes : un normal

à la place d’un agité et tout serait dit. Eh bien, non. Et on ne parviendra pas à nous faire confondre normal et social-libéral! Après dix ans, la gauche

revient au pouvoir et tout ce qu’il y aurait d’urgent à faire, ce serait un collectif budgétaire et une loi sur le harcèlement sexuel? Nos députés ont voté le collectif : c’est un coup de serpillière sur les plus grosses taches laissées par Sarkozy. Mais ce n’est pas assez pour faire le ménage. S’il y avait urgence sur le harcèlement sexuel, est-ce qu’il n’y a pas aussi urgence sur les licenciements, par exemple? Pourquoi ne pas avoir passé la loi sur les licenciements boursiers? Nous l’avons déjà écrite et les socialistes

l’ont déjà votée au Sénat en première lecture. Et la loi bancaire? Il fallait marquer un rapport de force avec la finance. C’est pour cela que nous avons battu Sarkozy! Il faut faire le boulot maintenant! L’atermoiement continu laisse les mains libres à la finance! Assez temporisé! Il faut faire le boulot maintenant! L’atermoiement continu laisse les mains libres à

la finance! Assez temporisé!

 

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Jean-Luc Mélenchon ce dimanche dans le JDD...

 

http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Jean-Luc-Melenchon-ce-fut-cent-jours-pour-presque-rien-544620

Tag(s) : #Politique
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