Gremetz à Marseille pour les retraites
Article paru dans La Marseillaise du vendredi 10 septembre 2010 |
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Politique. Le député communiste molesté par les CRS, mardi, participe à un « Tour de France » de débats.
« J’ai vu la haine », rapporte Maxime Gremetz en visite à Marseille deux jours après avoir été mis à terre par des CRS à l’issue de
la manifestation parisienne contre la réforme des retraites de mardi. « Ils ont chargé sans raison les gens qui restaient là à discuter, ils ont frappé dans les jambes… J’ai décidé de porter
plainte », annonce le député qui, roué de coups, a fait un malaise.
« Ce n’est pas pour moi mais c’est une question de respect dû aux citoyens, le Droit de manifester existe ! »,
s’insurge-t-il avant de traiter par le mépris les insinuations de la Police lui prêtant une consommation excessive d’alcool. « C’est lamentable », assène-t-il. « Je ne bois jamais une goutte
d’alcool, j’ai perdu 10 kg, je suis en plein forme », explique-t-il. « Je souhaite que France 2, chaîne publique, qui a tout filmé, diffuse les images », termine-il sur le sujet.
Le débat phocéen reporté
A peine remis en selle, le voilà à Marseille pour croiser le fer avec les députés UMP Dominique Tian et PS Henri
Jibrayel sur la réforme des retraites dans le cadre d’un « Tour de France » de débats. Dominique Tian ayant demandé à la dernière minute le report* de la confrontation, Maxime Gremetz, en profite
pour exposer la proposition de loi alternative des députés de son groupe. « Il faut une réforme démocratique, juste et solidaire pour préserver le système issu du Conseil national de la
Résistance, que le monde nous envie », affirme-t-il. Pour le député de la Somme, « il faut faire des choix de classe, de société pour garantir le financement ». « On parle de crise, mais je vois
s’étaler en Une des Echos "les profits du CAC 40 doublent au premier semestre". Il faut taxer les revenus financiers, mettre fin aux exonérations de cotisations patronales qui représentent 33
milliards d’euros, alors qu’il en faut 41 en 2020 pour financer les retraites », s’échauffe-t-il. Membre du Conseil d’orientation des retraites, il martèle : « Même la Cour des comptes les juge
totalement inefficaces pour la création d’emplois. »
« Comment demander aux gens de travailler plus longtemps alors que les patrons les mettent à la porte à 55 ans et
que tant d’autres sont au chômage ? », feint-il de s’interroger.
« Mardi, nous avons déposé à M. Fillon en plein hémicycle, les pétitions pour soutenir notre proposition de loi
», insiste-t-il. Pour l’heure, 120 000 signatures ont été recueillies et la pétition continue. « Certains demandent comment renforcer notre bataille à l’Assemblée pour faire reculer le
gouvernement, je leur dis : "Signez la pétition et descendez dans la rue les 15 et 23 septembre" » conclut-il.
LÉO PURGUETTE