« La solidarité de tous pour tenir et gagner »
Article paru dans La Marseillaise du mercredi 10 novembre 2010 |
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Les postiers du 2e sont à leur 5e semaine de grève pour des emplois stables et un service public de qualité. Rassemblement de 400
personnes soutenant une lutte qui les concerne au 1er chef.
Il y a foule dans la cour du centre postal du 2e arrondissement, rue Mazenod, à côté de la cathédrale La Major.
Hier, habitants avec leur comité de soutien et les CIQ, élus communistes, socialistes, militants ou responsables du NPA, PCF, PG,
PS, syndicalistes CFTC de la SNCM, cégétistes de différentes corporations professionnelles, représentants de l’UD CGT, délégation du syndicat SUD et SPF sont venus soutenir les facteurs et
factrices en grève à 100% depuis 35 jours maintenant.
Les agents en lutte rencontrent au quotidien les populations afin de leur expliquer leur combat pour des emplois
stables alors que la direction impose des intérimaires, non qualifiés, ne connaissant pas le métier, rappellent des usagers, témoins du danger qui pèse sur la confidentialité du courrier. Tous et
toutes jugent inadmissible le fait que la Poste se refuse à tout dialogue avec les grévistes. C’est tout le sens de ce rassemblement : faire pression pour qu’enfin elle les
entende.
Selon Lisette Narducci, maire PS du 2e secteur de Marseille, le directeur régional du service public transformé
en société anonyme en mars dernier serait prêt à discuter. « Je souhaite qu’il vous écoute. On n’a pas le droit de remettre en cause un service aussi capital pour les gens. » Suite à cette
annonce, une délégation de facteurs en grève s’est rendue, dans l’après-midi, auprès de leur hiérarchie, « mais rien de nouveau. Les négociations ne sont toujours pas ouvertes », indique Alain
Croce, facteur délégué CGT.
Des élus et des manifestants conscients que pointent à l'horizon des choix politiques avec le démantèlement et la
privatisation d’un service de proximité auquel le peuple est très attaché. Au nom du Front de gauche, la vice-présidente à la Région, Nathalie Lefebvre, exprime sa solidarité. « Une mobilisation
qui refuse la dégradation du service public, des conditions de travail et la précarisation. C’est ensemble que nous pourrons remporter la victoire pour un service public créateur d’emplois,
d’émancipation et de progrès social. »
Et cette solidarité humaine, matérielle grâce aux colis alimentaires du Secours populaire français et financière
(150 000 euros collectés à ce jour, dont 5 000 lors de la manif du 6), « fait chaud au cœur, car elle va nous permettre de tenir et de gagner », croit dur comme fer Christophe Galea, facteur
militant CGT. Alain Croce, également élu communiste à Gignac, appelle à un nouveau rassemblement ce vendredi contre la criminalisation de l’action syndicale. En effet, dès 8h30 deux jeunes
factrices sont convoquées par la Police*. « L’une accusée de vol de courrier, l’autre de détournement de matériel par l’huissier de la Poste. Une dénonciation infondée qui n’honore pas la Poste
», conclut Alain Croce.
PIEDAD BELMONTE
*Commissariat de la Division Nord, rue Odette Jasse (15e).
Les facteurs du 16e en grève
Les facteurs du 16e arrondissement de Marseille ont entamé hier, une grève reconductible contre la suppression de tournées et la surcharge de travail qui en résulte et qui n’est pas compensée. On
comptait en effet 19 facteurs effectuant 19 tournées dans cette partie des quartiers Nord de Marseille. Ils ne sont plus aujourd’hui que 15 effectuant la couverture du même territoire
géographique. Un supplément de travail non compensé.
Vraiment de quoi susciter la colère de ces facteurs qui ont mis hier matin le préavis de grève reconductible déposé jeudi dernier en application. Hier matin, la grève était observée à 100% et
devait être reconduite pour aujourd’hui.
« Nous sommes confrontés, confiait hier matin devant le bureau de Saint-Henri, un élu Unsa du personnel, à la 3e réorganisation depuis 2008. Dans le cadre du dispositif "facteur d’avenir". » Avec
ses collègues grévistes, il dénonçait aussi, le travail de tri confié à des intérimaires qui ne connaissent pas ce travail. Dans le prolongement de cette opération, ce sont aussi des intérimaires
qui effectuent des tournées dont ils connaissent rien.
Bref, dans son entêtement à mettre en œuvre son plan « facteur d’avenir », la Poste sanctionne en même temps, les facteurs et les usagers du service public postal.
Pour sa part, l’organisation Unsa-Postes des Bouches-du-Rhône « dénonce la précipitation avec laquelle la Poste restructure ce bureau, rendant impossible la distribution correcte du courrier sur
l’arrondissement ». Et l’organisation d’estimer que « la Poste porte ainsi seule, la responsabilité de ce mouvement de grève ».
CHRISTIAN CARRERE