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Les profits des groupes du CAC 40 ont bondi de 85%


La crise n'est plus qu'un mauvais souvenir pour les grands groupes français. Les quarante sociétés, composant l'indice CAC 40, ont globalement augmenté leur bénéfice de 85 %, durant le premier semestre 2010, selon les données compilées par le cabinet d'expertise comptable PricewaterhouseCoopers (PWC), en exclusivité pour Le Monde. Elles dégagent à elles toutes, 41,5 milliards d'euros de résultats nets, pour un chiffre d'affaires de 631 milliards d'euros, en augmentation de 6,95 %. Leur rentabilité s'établit donc à 6,6 % en moyenne.

Le deuxième trimestre de l'année aura donc plus que confirmé la reprise dont ces entreprises avaient déjà témoigné durant les trois premiers mois de l'année. Certes, ces firmes n'ont pas globalement retrouvé leur niveau d'avant la crise. Mais elles s'en approchent. Elles avaient dégagé un résultat net global de 50 milliards d'euros durant le premier semestre 2008, qui était lui-même en léger retrait par rapport à la même période de l'année précédente, année record. Au deuxième semestre 2008, elles avaient vu leur résultat global plonger à 9,2 milliards d'euros. Depuis, la remontée a été progressive.

"La reprise d'activité se confirme", analyse Thierry Charron, responsable de l'activité Communication financière de PWC. Même si quelques nuages sombres se profilent à l'horizon comme les incertitudes sur la conjoncture américaine – le faible taux de croissance, à 2,4% du produit intérieur brut (PIB) de ce pays au deuxième trimestre, nuancé par la reprise de la consommation en juillet, selon les chiffres publiés lundi 30 août, à Washington, par le département du commerce.

La faible croissance française (+ 0,2 %) et les plans de rigueur menés dans la plupart des pays européens, en lutte contre leurs déficits publics, constituent une autre menace. Néanmoins, "la quasi-totalité des entreprises du CAC 40 maintient leurs objectifs 2010", observe M. Charron. Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, a même déclaré au quotidien économique Les Echos que sa société allait relever ses prévisions pour l'ensemble de l'année, le deuxième trimestre s'étant révélé supérieur à ses attentes.

Le développement de ces grands groupes dans les pays émergents, dont la croissance se poursuit – soit + 10,5 % en Chine et + 9,4 % en Inde selon le Fonds monétaire international (FMI) – compense les aléas des pays développés. La plupart des sociétés du CAC 40 en font état. Les industriels de l'automobile en particulier, qu'il s'agisse de PSA ou de Renault. Si leur marché commence à ralentir en Europe, il n'en est pas de même au Brésil et en Chine.

Conséquence : les analystes n'ont pas sensiblement modifié leurs prévisions pour l'ensemble de l'année ; ils tablent sur une croissance des résultats des entreprises du CAC de 73 % pour 2010.
Les politiques de réduction de coûts mises en œuvre ces deux dernières années par ces grands groupes, leur permettent aussi de mieux supporter les fluctuations d'activité. Elles améliorent mécaniquement leur rentabilité quand leur volume d'affaires s'accroît.

D'autres facteurs non liés au surcroît d'activité, gonflent également les bénéfices relativement au premier semestre 2009. Des provisions pour restructurations avaient alors déprimé les résultats des sociétés. Les charges exceptionnelles ne grèvent plus les bénéfices 2010. En outre les déstockages massifs chez les distributeurs avaient comprimé d'autant les chiffres d'affaires des producteurs, en 2009, dans quelque secteur d'activité que ce soit. Ces derniers bénéficient désormais du phénomène inverse. Enfin, la plupart des sociétés de cet échantillon ont bénéficié de l'affaiblissement de l'euro. Non tant par rapport au dollar américain – le taux de change moyen de la devise européenne par rapport au dollar au premier semestre 2010 est quasiment identique à du premier semestre 2009.

En revanche, la variation de l'euro par rapport au real brésilien, au peso mexicain, aux dollars canadien et australien ou au zloty polonais a profité aux deux tiers des sociétés du CAC. Sans que l'on sache avec précision, si cet affaiblissement relatif de l'euro leur a permis d'accroître leur volume, et donc leur chiffre d'affaires, grâce à ce nouvel avantage concurrentiel ou s'il s'agit d'un effet comptable, lié à la conversion des devises dans leurs comptes en euros.

Comme l'explique L'Oreal dans un communiqué, "les effets monétaires ont eu un impact positif de + 3,6 %". Cet effet de change positif "pourrait d'ailleurs s'amplifier au cours de l'année", estime le directeur général du groupe de cosmétique, Jean-Paul Agon.

L'impact de ces facteurs d'activités, conjoncturels ou financiers, varie selon les secteurs. Celui du luxe " renoue avec des taux de croissance galopant " (Le Monde du 6 août). LVMH en est témoin. Son chiffre d'affaires a augmenté de 14 % et son résultat net de 53 % durant le premier semestre.

Globalement, le secteur des biens de consommation, qui englobe aussi l'automobile affiche une performance record avec une multiplication par sept de son résultat net. Les industriels, qui avaient particulièrement souffert de la crise retrouvent des couleurs, avec un chiffre d'affaires qui stagne mais une augmentation de plus de 30 % de leur résultat net. Les sociétés du secteur de la santé, dont les résultats avaient continué de croître malgré la crise, voient en revanche leur activité se tasser. Les fluctuations économiques affectent peu la demande de soins et donc l'activité de ce secteur " défensif ".

Mais ce sont encore les sociétés financières qui dégagent les plus importants profits. Les six sociétés de ce secteur présentes dans l'indice réalisent un bénéfice global de près de 10 milliards d'euros, soit environ le quart de l'ensemble de l'échantillon.

Tag(s) : #Economie
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