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La crise au Sahel hante le sommet de la francophonie
Humanité Quotidien
12 Octobre, 2012
Mali
Dakar, envoyée spéciale. Déterminé à recadrer la doctrine africaine de la France, qui subit encore l’effet du discours de Dakar de son
prédécesseur, François Hollande devrait aussi défendre l’option d’une intervention au Mali.
Brève escale dakaroise pour François Hollande. Le président de la République doit séjourner quelques heures, vendredi, dans la capitale dakaroise, avant de
s’envoler pour Kinshasa, où se tient le sommet de la francophonie. Cinq ans après le détestable discours de Nicolas Sarkozy glosant, devant les étudiants de l’université de
Cheikh-Anta-Diop, sur « l’homme africain » qui ne serait « pas assez entré dans l’histoire », François Hollande saura-t-il trouver les mots pour convaincre de sa détermination à en finir
avec des « rapports de domination, d’influence et d’affairisme », comme il le promettait avant son élection ?
« L’Afrique a été humiliée et la France a aussi été humiliée par le discours
de Dakar [1]. Il faut pouvoir apaiser les choses, apporter de nouveaux mots, avoir un nouveau langage et définitivement se débarrasser des
oripeaux du colonialisme. Définitivement », plaidait la ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, à la veille de cette visite.
Mais plus que le passé colonial, c’est la crise au Sahel [2]qui sera à
l’ordre du jour des échanges avec le président sénégalais, Macky Sall. Comme il l’a fait mardi dernier, à l’issue d’un entretien avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, François
Hollande devrait de nouveau défendre l’option d’une intervention militaire [3] africaine au nord du Mali [4], occupé par des groupes islamistes armés.
Plus délicate sera l’étape congolaise du président de la République. Pour tenter de dissiper les vives critiques soulevées par sa décision de participer au
sommet de la francophonie, aux côtés de Joseph Kabila [5], François Hollande a critiqué,
mardi, le régime de Kinshasa en termes fort peu diplomatiques. « La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie et de la
reconnaissance de l’opposition », a-t-il lancé, en référence à la réélection contestée du président Kabila l’an dernier, suscitant l’ire des autorités congolaises. « François
Hollande ne sera jamais la caution de ce gouvernement congolais », assure-t-on à l’Élysée, et il rencontrera, à Kinshasa, « l’opposition politique, les militants associatifs, la société
civile ». « Nous voulons un dialogue franc et direct », justifie-t-on dans l’entourage du chef de l’État. Le président français n’assistera d’ailleurs qu’à l’ouverture du sommet de la
francophonie, avant de quitter, dès samedi soir, ce pays dont la partie orientale est ravagée par la guerre que se livrent des groupes armés locaux et étrangers. Une visite éclair, censée
offrir à François Hollande [6] l’occasion d’exposer, pour la première fois, sa vision
des relations franco-africaines.
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Lire aussi :
Le philosophe Michel Feher sur le discours de Dakar de Sarkozy : « Discours colonialiste et rhétorique des années trente »
[7]
Paris plaide pour une résolution onusienne sur la crise malienne [8]
L’indispensable engagement des pays riverains du Mali [9]
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Notre dossier Mali [10]
Rosa Moussaoui