L’inflation ferait-elle son retour ?
de l’inflation refait surface en ce début d’année. Les prix à la pompe ont grimpé vers des records comparables à l’année 2008.
Avec un baril franchissant la barre symbolique des 100 dollars et la dévaluation du dollar, le super sans plomb 95 (SP 95) s’établit, dans les stations-service, en moyenne à 1,46 euro par litre, à 2 centimes du pic historique de 1,48 euro. De son côté, le gazole s’élève actuellement à 1,28 euro, contre 1,438 en 2008. Une flambée qui touche également les prix alimentaires, en répercutant la montée en flèche des cours des matières premières agricoles. Au-delà de ces deux grands indices qui défrayent la chronique depuis que les fonds spéculatifs peuvent s’en donner à coeur joie à chaque bouleversement climatique ou tension dans les pays producteurs, les ménages doivent supporter d’autres ponctions orientées à la hausse. Ainsi, le marché de l’immobilier a repris des couleurs. La Fnaim a annoncé en guise de voeux une hausse de l’immobilier de l’ordre de 3 à 6 % en 2011. Déjà en 2010, ce marché avait présenté des variations à deux chiffres, notamment à Paris où les prix avaient pris 20,6 % en un an. Résultat : les dépenses de logement ont grimpé de 4,2 % l’an dernier, soit deux fois plus que l’inflation enregistrée. Parallèlement à cette frénésie des prix qui pourrait amputer la croissance de 0,5 point, selon les économistes, le CAC 40 reprend des couleurs et franchit le seuil des 4 000 points. Confrontées à une croissance faible en Europe, les grandes entreprises tentent d’augmenter leurs marges et de conforter leurs actionnaires en augmentant leurs prix. À l’instar de la grande distribution qui cherche à préserver sa rentabilité lors des négociations annuelles avec l’industrie agroalimentaire. Pour la Banque centrale européenne (BCE) dont l’unique objectif réside dans la stabilité des prix, il n’y a donc pas de quoi s’alarmer, le rendement des capitaux se porte bien. Pourtant, le seuil de 2 % fixé par la BCE a été dépassé en zone euro, pour le deuxième mois consécutif. Un clignotant qui, en principe, devrait la contraindre à augmenter ses taux directeurs. Mais le risque d’une crise de la dette qui conduirait à l’explosion de la zone euro est trop réel pour qu’elle en revienne à sa politique monétaire orthodoxe. De plus, il faut également noter que l’inflation dite sous-jacente (c’est-à-dire hors éléments volatils et notamment hors énergie et produits alimentaires) reste des plus faibles, avec un niveau annuel de seulement 0,7 %.