FÊTE DE L'HUMANITÉ. Pour les trente ans de l'abolition de la peine capitale en France, Ensemble contre la peine de mort (ECPM) a marqué le coup sur la Fête, notamment avec l’œuvre du plasticien Kristof. Ariane Grezillon, membre d'ECPM, nous parle de l'engagement de son association, pour la septième année présente à la Courneuve.
30 ans après l’abolition de la peine de mort, pourquoi tenir aujourd’hui un stand ici à la Fête de l’Humanité ?
Ariane Grezillon. C’est important de venir ici car c’est l’un des plus grands rassemblement de personnes en France. Même si cela fait 30 ans, on a la mission de continuer à sensibiliser. On estime que l’abolition sera veritablement effective lorsque chacun dans sa conscience sera convaincu. Nous nous mobilisons également pour une abolition universelle de la peine de mort. Cette année, on a mis l’accent autour de deux sujets : la campagne Hank Skinner et la campagne des 30 ans de l’abolition en France. On vient communiquer car on organise de nombreuses manifestations cette année.
Qui est Hank Skinner ?
Ariane Grezillon. Hank Skinner est un condamné à mort américain. Il a échappé à son exécution l’an dernier à 35 minutes près. Il réclame en vain des test ADN pour prouver son innocence. Il a obtenu gain de cause de l’Etat américain mais l’Etat du Texas ne veut pas lui accorder de delai.
Il y a 30ans l’abolition a été voté à l’encontre de l’opinion publique, les mentalités ont-elles beaucoup évoluées depuis ?
Ariane Grezillon. L’opinion publique reste très partagée, la dernière étude date de 2005. Seulement 50 à 60% sont défavorable au rétablissement de la peine de mort. Si on faisait un référendum, je ne voudrais même pas voir le résultat.
Pouvez-vous me dire deux mots sur ce drôle de siège ?
Ariane Grezillon. Il s’agit de l’œuvre du plasticien Kristof, elle montre l’inhumanité de la peine de mort. C’est une representation d’une chaise électrique. Comme vous pouvez le constater, elle est assez dure puisqu’on distingue de faux bouts de chair et d’excrements. On a déjà vu aux Etats-Unis, des condamnés qui mettent 30 minutes à mourir en se consumant de l’intérieur.
- A suivre: Robert Badinter invité de l'université populaire de l'Humanité, samedi 17 septembre à l'Agora de l'Humanité
- A lire: Mumia Abu-Jamal, "un homme dans le couloir de la mort" [1]