Des propositions pour la défense de l’Eléphant
Article paru dans La Marseillaise du mardi 4 janvier 2011
Le projet alternatif des élus CGT et CFE-CGC a été présenté hier au personnel puis à la direction de Fralib. Il vise le maintien de la marque et de l’outil de travail sur le site de Gémenos.
Le thé de l’Eléphant doit demeurer provençal, fleuron d’un savoir-faire local synonyme de qualité. Ce qui implique forcément le
maintien de l’usine sur le site de Gémenos, et donc de l’outil de travail : c’est le cheval de bataille du projet alternatif des élus CGT et CFE-CGC, présenté hier aux salariés, puis à la
direction lors du comité d’entreprise.
Un projet pas complètement ficelé dans le sens où tout est encore ouvert, comme l’explique Olivier Leberquier,
délégué CGT : « Nous ne fermons aucune porte et envisageons toutes les formes juridiques. Ce pourrait être de l’autogestion, une Scop, un Etablissement public local (ancienne société d’économie
mixte) ou encore la venue d’un repreneur ! Ou pourquoi pas, le retour en arrière d’Unilever, même si nous n’y croyons pas trop, car la façon de se comporter du groupe montre qu’il ne prend pas
forcément ce chemin-là. » Du reste, la direction, qui a vu, l’après-midi même, dévoiler ce projet alternatif, n’en a pas fait vraiment cas : « Pour elle, ce n’était qu’un discours », poursuit
Olivier Leberquier.
Unilever que le document met face à ses responsabilités. Pour les délégués syndicaux, en effet, il doit
accompagner cette relance, notamment financièrement puisque le groupe, vu les dividendes engrangés année sur année, en a plus que largement les moyens.
Les délégués syndicaux en appellent également aux pouvoirs publics, locaux et nationaux, « qui doivent s’engager
concrètement et financièrement dans la relance de l’activité de thé et d’infusion à Gémenos (…) Une véritable table ronde doit être mise en place pour discuter du plan de relance de l’activité.
»
Ainsi, c’est bel et bien dans la défense d’une marque nationale ainsi que d’un véritable savoir-faire que les
salariés s’engagent. En témoigne Olivier Leberquier, traduisant une volonté de « revenir sur les procédés d’aromatisation qui étaient les nôtres auparavant. S’il y a repreneur, cette condition de
production fera partie de ce que l’on imposera. »
Même optique pour les sachets double chambre en papier filtre, de meilleure qualité « que les sachets pyramides,
technologie plus chimique ». Et sur laquelle Unilever mise pourtant, via la marque Lipton. Un moyen pour la direction de « rayer d’un trait de plume la tradition nationale et de voir disparaître
à jamais la marque Eléphant ».
Mais les salariés n’ont pas dit leur dernier mot sur ce chapitre-là. Mieux, ils ont toutes les raisons d’y croire
: « Lorsque nous nous sommes battus en 1998 contre la fermeture du site du Havre, nous n’avions pas d’exemple montrant que d’autres voies étaient possibles. Aujourd’hui, des exemples, nous en
avons ! Et à l’échelle régionale, qui plus est ! Ainsi, quand on passe à Saint-Menet, ça sent toujours le chocolat. Pourtant il y a 6 ans, Nestlé avait décidé de fermer l’usine, là aussi… Idem
avec la raffinerie Saint-Louis, qui raffine aujourd’hui 3 fois plus que par le passé… Avec Fralib, nous souhaitons être un exemple de plus ! » Et c’est vrai, tous les espoirs sont encore
permis.
CAROLE SIGNES