Des associations interpellent Ayrault après les propos de Valls sur les Roms
Rédaction Web
19 Mars, 2013
Une dizaine d'associations en appellent au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault après les déclarations de Manuel Valls affirmant que les Roms ne
souhaitent pas s'intégrer et dénoncent des orientations uniquement répressives.
Dans une lettre à Jean-Marc
Ayrault [2], rendue publique mardi, la Fondation Abbé Pierre, Emmaüs, ATD Quart-monde et la FNARS, notamment, estiment que les propos de Manuel
Valls ne visent qu'à justifier la reprise des "démantèlements" de bidonvilles. "La stigmatisation de ces familles particulièrement démunies par un membre de votre
gouvernement, en attisant les réactions de rejet, est contraire aux valeurs de la République", écrivent-elles. Selon les signataires, l'orientation "strictement
répressive" du ministre de l'Intérieur est contraire aux propos tenus précédemment par Jean-Marc Ayrault, auquel elles réclament un nouvel entretien.
Dans Le Figaro de vendredi dernier, Manuel Valls estimait que les Roms [3] "ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons
culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution". Il disait partager les propos du Premier ministre roumain, Victor Ponta, qui
aurait assuré que les Roms "ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner". La "Voix des Rroms" avait dénoncé les prises de position du ministre de l'Intérieur en menaçant
de porter plainte pour discrimination raciale, tandis que SOS-Racisme avait dénoncé une"stigmatisation honteuse." Selon le ministre de l'Intérieur, environ 20
000 roms originaires de Roumanie et de Bulgarie vivent actuellement en France dans 400 campements insalubres installés en toute illégalité.
"Dans ce contexte particulièrement inquiétant, les associations craignent une accélération des évacuations de bidonvilles sans solution", écrivent les
auteurs de la lettre au Premier ministre. La "Voix des Rroms" rappelle que Manuel Valls avait déjà multiplié dans une précédente interview "les références à la délinquance, aux trafics, à
la prétendue non-acceptation des Roms par les habitants des quartiers populaires touchés par la crise."
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À voir : expulsion de familles de Roms à Vigneux-sur-Seine (Essonne), le 11 mars dernier
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