Borloo à Veolia: Proglio et Sarkozy main dans la main?
Rédaction Web
20 Février, 2012
"C'est absurde". C'est par ces quelques mots que Nicolas Sarkozy a répondu ce lundi midi à BFM TV à l'hypothèse d'une intervention de l'Élysée pour
installer l'ancien ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo à la tête de Veolia, comme évoquée par la presse ce matin. L'hypothèse prend pourtant corps avec de nouvelles
révélations qui accréditent l'idée d'une intervention au plus haut sommet de l'Etat. Le point de l'actu:
-
Henri Proglio à la manoeuvre...
L'hypothèse énoncée par Libération [1]et Les Echos [2] ce lundi matin prend pourtant corps: celle d'un putsch de l'ancien président de Veolia et actuel administrateur du groupe, Henri Proglio, avec l'assentiment de
l'Élysée, visant à remplacer l'actuel PDG de Veolia [3], Antoine Frérot,
par Jean-Louis Borloo. Henri Proglio, actuel PDG d'EDF, obtiendrait la tête de son successeur qui a pris depuis un an le contre-pied de sa stratégie.De son côté, l'Élysée offrirait une
porte de sortie dorée à l'ancien ministre de l'Ecologie et ex-numéro deux du gouvernement, qui a rallié la candidature de Nicolas Sarkozy après avoir pensé se présenter.
Officiellement, tout le monde reste muet. Ni Veolia Environnement, ni EDF, ni l'entourage de Jean-Louis Borloo n'ont fait de commentaires.
-
Embarras dans le clan Sarkozy
Le président sortant n'en a pas dit davantage que son "c'est absurde". Trois jours après avoir affirmé que son bureau était ouvert à tous dans son nouveau
siège de campagne, Nicolas Sarkozy se mure déjà dans le silence. Un peu plus tôt ce lundi matin, sa porte-parole de campagne, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait botté en touche. "Je ne
peux pas vous confirmer ou vous infirmer", a-t-elle déclaré sur iTélé, qualifiant ces éléments de "rumeurs de presse".. "Veolia, c'est une entreprise privée avec des administrateurs qui
prendront leur décision j'en suis sûre pour le plus grand bien de l'entreprise."
-
Alain Minc en messager du président ?
De nouveaux éléments viennent pourtant plaider pour une intervention de l'Elysée. Selon l'AFP, Henri Proglio aurait déjà commencé la tournée des autres
administrateurs de Veolia. De source proche du conseil, sept d'entre eux soutiennent son projet, sept sont contre et trois encore indécis, que cherche à convaincre Alain Minc, autre
proche de Nicolas Sarkozy.
Le nom de Jean-Louis Borloo n'est pas seul à circuler. Ceux du patron de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet, qui "n'a été ni contacté ni ne s'est
porté candidat" selon son porte-parole, de Jacques Veyrat (ex-Louis Dreyfus) et de Daniel Bouton (ex-Société Générale) sont également cités. Mais l'ancien ministre de l'Ecologie et
ex-numéro deux du gouvernement Fillon tient la corde. "J'ai déjà vu Borloo dans les locaux de Veolia il y a quelques mois", a indiqué à l'AFP un salarié du groupe sous couvert
d'anonymat.
-
Sarkozy-Proglio, les deux font la paire
Nicolas Sarkozy et Henri Proglio ont un long compagnonnage derrière eux. Le premier a installé le second l'an dernier à la tête du premier électricien français [4], lui donnant aussi gain de cause sur Areva [5]. Le second a récemment rendu la pareille au premier pour faire un coup dans
la campagne, en le laissant annoncer qu'EDF se portait acquéreur de Photowatt [6], fabricant de panneaux solaires en
dépôt de bilan,
-
Une affaire dans la campagne
Les réactions n'ont pas tardé de lundi matin. "Dans quelle République est-on ?", se demande François Hollande, le candidat socialiste, brocardant en Nicolas
Sarkozy "le candidat des confusions, des arrangements".
"Farce", a dénoncé l'écologiste Eva Joly, évoquant une "confusion d'intérêts rarement vue" et "un mépris de la République". "Avant de partir, Sarkozy place
ses potes", a renchéri le Front national, tandis que le Modem appelait à "tourner la page sur ces pratiques".
-
A lire sur les liens Proglio-Sarkozy:
A lire aussi notre dossier consacré à Veolia [7]