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Tribune libre - Article paru le 30 juin 2008

Relancer une dynamique de mobilisations

Par Thierry Dumez, syndicaliste CGT de Seine-Saint-Denis.

Le rejet par référendum de la ratification du traité de Lisbonne par le peuple irlandais relance un débat salutaire dont voulaient nous priver les élites européennes. Le débat est donc relancé sur la nécessité d’une intervention populaire pour une construction européenne conforme aux intérêts des peuples. Aujourd’hui, nous devons donner de la force aux exigences démocratiques qui s’expriment en Irlande, en Europe : nécessité de tenir compte d’une situation nouvelle et par conséquent la reconnaissance que le traité de Lisbonne doit être déclaré caduc, inapplicable.

La perspective d’une présidence française de l’Union européenne montre qu’à nouveau nous pouvons relancer une dynamique de débats, de mobilisations pour repositionner des questions fondamentales, telles que la dimension démocratique ou sociale de la construction européenne.

C’est au moment où la Commission européenne impose des directives de la honte en matière d’immigration, de déréglementations infernales du temps de travail (65 heures) que triomphe un « non » irlandais issu d’un processus référendaire, interdit pour les autres peuples européens : il est vrai que les dirigeants européens avaient tout à craindre de référendums qui se seraient traduits par le rejet d’une version libérale de l’Europe au profit d’un projet répondant aux besoins des peuples.

En 2005, de nombreuses forces syndicales, associatives, politiques avaient généré un formidable bouillonnement de débats, d’actions qui avait conduit à la victoire d’un « non » de progrès social ! À nouveau cette exigence peut être portée très largement en France et en Europe. En France, un « non syndical » avait rencontré un écho particulièrement fort dans le monde du travail parce qu’il était ancré sur les luttes sociales et des exigences revendicatives alternatives !

Les syndicats européens doivent profiter de la déconvenue des dirigeants européens pour faire entendre les exigences de progrès social à partir d’une véritable consultation des organisations syndicales européennes : pour la reconnaissance ou la création de droits nouveaux pour les salariés européens, la défense et la promotion

des services publics, une politique visant à consolider et améliorer la situation des salariés notamment dans les domaines de l’emploi, de la formation, des salaires, du pouvoir d’achat, de la protection sociale. Des initiatives comme la tenue d’une conférence syndicale européenne pourraient aider à concevoir une véritable charte des droits sociaux fondamentaux. Avec d’autres, le syndicalisme européen peut rendre incontournable le droit à l’information et à la décision des peuples.

Un des enseignements du « non » irlandais, c’est que l’Europe ne pourra pas se construire, se développer de façon harmonieuse sans les peuples européens, ce qui nécessite de leur donner voix au chapitre. À nouveau l’heure est à la mobilisation, pour travailler à construire une autre Europe : celle de la fraternité des peuples, de droits nouveaux pour tous, harmonisant les acquis vers le haut, le meilleur, le progrès social !

Tag(s) : #Politique
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