mercredi 30 janvier 2008
Avec un humour noir fort involontaire, les Etats-Unis ont rendu hommage à l’ancien dictateur Mohammed Suharto, mort le 27 janvier. « Une figure historique qui a laissé une empreinte durable sur l’Indonésie et la région du sud-est asiatique », explique Washington qui ajoute : « Même s’il est possible que son héritage soit un peu controversé. »
On appréciera le sens de la nuance américain. Suharto fut l’instigateur du massacre des communistes et de leurs alliés qui a fait entre 500 000 et un million de morts en 1965 ; il a annexé le Timor-Oriental, entraînant la mort de plus de 200 000 personnes et laissant le pays dévasté ; il a récidivé dans la répression sanglante en faisant quelque 9 000 morts dans la province d’Atjeh.
Sans parler de la corruption qui fut la seconde caractéristique de son régime… Son bilan est sanglant, son héritage catastrophique — et le vibrant hommage rendu par une partie de la population indonésien ne peut qu’inquiéter.
Mais, pour Washington, il fut un allié fidèle. « A bastard, but one of our own bastards… » (« Un salaud, mais un des nôtres »), selon le dicton en vogue à la CIA.
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-01-29-Suharto
Collectif Bellaciao
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article60369