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Sauver le Parti Communiste Français

lundi 23 juillet 2007
 

de Jacques Franck

La baisse constante des résultats électoraux du PCF depuis plusieurs décennies alarme ses amis et réjouit ses adversaires. Les uns et les autres établissent le même diagnostic :"déclin", inéluctable, pour les uns, réversible pour les autres. Laissons les premiers à leur soulagement, et, j’en suis persuadé, à leur déception future. Je suis bien plus préoccupé en prenant connaissance des traitements préconisés par certains de nos proches, voire de nos camarades, pour enrayer le déclin. Avant tout, il n’est pas question, dans cette contribution, de mentionner des noms et d’ouvrir des polémiques qui n’arrangeraient rien.

L’affaire est ancienne. Sans faire un historique des tentatives de démantèlement de notre Parti, je me reporte à décembre 2000, lors de son quatre-vingtième anniversaire. Un texte (émanant de deux dirigeants du Parti) avait paru, que je cite en partie mais sans en fausser le sens : "la semaine anniversaire fuira comme un mauvais souvenir l’autocélébration", que l’on ne peut pas "célébrer sans autre forme de procès l’objet historique né à Tours". J’avais alors répondu à ce texte par un article paru dans l’Huma Hebdo" le 14 janvier 2001 sous le titre "Je ne renie rien".

Depuis, les attaques contre l’existence même du Parti se sont multipliées, stimulées par les échecs. Directes ou feutrées, sincères ou hypocrites, émanant de militants malheureux ou de faux amis, elles foisonnent. L’Humanité s’en fait souvent le vecteur. Les arguments ?

Le PCF est obsolète. Son existence ne répond plus aux besoins de lai société contemporaine. Ça, c’est à voir, et le congrès de décembre aura du grain à moudre.

Il faut agir pour une "visée" communiste, vocable qui a l’avantage de ne pas vouloir dire grand’chose et dont on peut se gargariser complaisamment sans trop se compromettre-

A la notion étriquée de parti, substituons un large mouvement, englobant les communistes, ceux qui ne le sont pas, et tous ceux qui se reconnaîtront dans un grand machin sans contour ni contenu. Ça peut faire du monde mais ça ne peut pas aller très loin. Et surtout pas vers une transformation juste de la société.

Ou bien créons "un parti d’alternative à gauche", qui serait plus à gauche que le PS et qui ne s’appellerait plus le Parti Communiste (et qui, ça coule de source, ne le serait plus).

Investissons-nous dans des clubs de réflexion, des groupes plus ou moins formels qui substitueraient la discussion à l’action, surtout à l’action révolutionnaire.

Moi, vieux communiste entendant le rester, je crie ma méfiance devant ces tentations et tentatives de faire subir à mon parti le sort du défunt parti Communiste Italien. Le PCF doit survivre. Il doit redevenir le grand parti du peuple français. Ça ne se fera pas tout seul.

Avec l’aide de tous ses militants, il doit se moderniser. Il doit se doter d’une forte base idéologique, base qu’il a abandonnée. Le corps de doctrine qu’on nous a enseigné dans notre jeune temps peut et doit être adapté aux conditions de la société du XXI° siècle. Il existe dans notre Parti un gisement d’intelligences qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs et qui, en s’appuyant sur le peuple, peut forger nos armes de lutte et de victoire.

Nous ne devons pas avoir peur de reprendre notre stratégie de communistes et de désigner nommément notre ennemi de toujours, le capitalisme, sans le masquer sous une terminologie de fuite ("libéralisme" par exemple). Il nous faut nous inscrire dans le combat contre la "mondialisation" de l’argent et pour la solidarité internationale des peuples.

Sous des formes différentes, la lutte des classes s’exacerbe dans notre pays, en Europe et dans le monde. Il nous appartient d’être toujours du bon côté. Sous prétexte d’alliances électorales ou autres, nous ne devrons plus nous prêter à des compromissions néfastes pour notre action.

L’organisation de notre Parti, qui semble bénéficier actuellement d’un regain(adhésions, nouvelles cellules, activités militantes sur le terrain ) est une condition essentielle de notre vie.

Camarades, le PCF n’est pas mort et ne doit pas mourir.

Jacques FRANCK Vétéran du PCF Paris 17

http://osemy.blogspot.com/

Tag(s) : #DEBAT après le 17 juin 2007
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