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Le mort était toujours vivant !

Les résultats du premier tour des législatives ont déjà le mérite de remettre à leur place bien des devins et des " politouillards " médiatiques et tous ces oracles nous prédisant comme inéluctable et imparable une vague bleue sans précédent. Leur frustration était si palpable dimanche soir qu’ils se sont vautrés pour certains dans l’indécence la plus servile. A en écouter certains, on se serait cru le soir du deuxième tour à commenter la configuration définitive de l’Assemblée Nationale.

Certes, la droite remporte une victoire significative lors de ce premier tour et se retrouve en position de force pour le deuxième tour. Voilà aussi le résultat de funestes " réformes " comme celle du quinquennat couplée à l’inversion du calendrier qui n’a fait qu’accentuer la présidentialisation du débat politique. Si le danger d’une bipolarisation, d’un bipartisme à la sauce états-unienne, se profile, tout est loin d’être joué si l’on examine plus en détail les résultats. Tout d’abord, le faible taux de participation montre les dangers d’un tel cadre institutionnel pour la vie démocratique de notre pays. Mais il souligne également les nombreuses réserves d’électeurs susceptibles d’être mobilisés pour le deuxième tour. Ensuite un certain nombre d’études tend à montrer que ces réserves sont plus fortes, si l’on compare avec la participation aux Présidentielles, dans les quartiers populaires et chez les jeunes.

Le matraquage scandaleux depuis l’élection de SARKOZY tendant à accréditer l’idée que tout était joué et qu’il fallait se résigner à un raz-de-marée de la droite aura de toute évidence pesé sur la participation, ainsi que les hésitations et les déchirements de certains. Cependant il n’est aujourd’hui toujours pas acquis que la droite élargisse la majorité dont elle disposait. Les faibles écarts existant dans nombre de circonscriptions montrent qu’un taux de participation plus élevé peut changer la donne dans beaucoup de circonscriptions.

Aujourd’hui, la première des urgences est de tout faire pour que la représentation parlementaire ne soit pas écrasée par le rouleau compresseur de l’UMP mais aussi qu’elle ne soit pas réduite à deux groupes parlementaires, préludant ainsi à la mise en place d’une alternance qui est tout le contraire de la démocratie, puisqu’elle vise à évacuer du débat politique toute perspective de transformation sociale. Or que l’on partage ou pas cette ambition, la possibilité de mettre en débat dans l’espace public et institutionnel des conceptions alternatives de la société est un élément constitutif de la démocratie.

A moins également de considérer qu’il est d’esprit démocratique que 40 % des suffrages exprimés corresponde à 80 % des mandats de député et que plus de 40 % de l’électorat ne soit pas représenté ou que sa représentation soit réduite à la portion congrue.

Si l’on examine les résultats du premier tour, le PCF est aujourd’hui la seule force à même d’encore pouvoir constituer un groupe parlementaire dans l’Assemblée à venir, apportant par son résultat un démenti cinglant aux croque-morts de tout poil s’étant répandu de toutes parts en avis de décès aussi péremptoires que définitifs. Le résultat des candidats soutenus par le PCF s’établit à 1 115 678 électeurs et permet à 28 candidats d’être encore en lice pour ce deuxième tour.

Ce qui signifie que le défi de conserver un groupe parlementaire peut être relevé et qu’il reste à gagner cette semaine par le plus large rassemblement de tous ceux qui, quels que soient les divergences ou les désaccords qui sont les leurs et qui peuvent demeurer, restent attachés à la diversité de la représentation politique, condition indispensable à la vie démocratique et au respect du pluralisme. Non pas que le PCF nourrisse la prétention de résumer à lui tout seul cette diversité, loin s’en faut, mais il est aujourd’hui le seul à même de lui garantir une expression significative dans le parlement à élire.

Il faut donc appeler au rassemblement le plus large et le plus ouvert possible pour faire obstacle à la mainmise d’un seul Parti sur les institutions de France autour des candidats susceptibles de lui faire obstacle, comme les électeurs du PCF sauront aussi se mobiliser pour aller voter pour les candidats des autres formations en position de le faire. Pour cela, privilégions le contact, le dialogue, n’hésitons pas à aller à la rencontre de tous, sans exclusive, comme nous avons su tant de fois le faire par le passé.

Et si en quelques semaines, un tel écart se vérifie entre le résultat du PCF à la Présidentielle et celui des législatives, c’est assurément parce que de nombreux électeurs ont tenu à témoigner de l’utilité que peuvent avoir à leurs yeux des élus communistes. Cela se vérifie y compris dans des circonscriptions où ils n’étaient pas en position éligible ni susceptibles de figurer au deuxième tour ! Au-delà des débats de fond qu’il faudra engager sur les projets politiques de chacun et sur les perspectives qui en découlent, sur les responsabilités respectives qui ont conduit à la situation actuelle, la première urgence est de faire pièce à l’arrogance d’une droite plus avide de pouvoir que jamais.

Les scandaleuses déclarations d’un DEVEDJIAN à propos de la Seine-Saint-Denis et l’arrogance affichée par un certain nombre de ses leaders malgré des consignes évidentes de retenue donne déjà un avant-goût de leur conception de " l’ouverture " ainsi d’ailleurs que les personnalités choisies. Comme les déclarations du Directeur de Cabinet de SARKOZY augurent mal de leur vision du " dialogue social " !

Alors plus que jamais mobilisons-nous et allons à la bataille plutôt qu’à l’abattoir !

Il y a encore des batailles à gagner et elles peuvent l’être cette semaine !

Pedro DA NOBREGA
mercredi 13 juin 2007

Tag(s) : #Débat après le 6 mai 2007
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