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L'Ultralibéralisme une (R)évolution du capitalisme

Il est incontestable que le modèle marxiste classique du capitalisme :

 

la classe ouvrière constitue la catégorie majeure des exploités,

 

la clé de la politique capitaliste se trouve dans la maximalisation du taux de profit,

 

les marchandises se vendent à leur valeur, surtout dans un contexte concurrentiel,

 

est aujourd’hui dépassé (Il a tout de même tenu jusqu’aux années 80 !)

Ce qui ne veut pas dire du tout que Marx, et surtout le marxisme, est à classer dans les archives de l’histoire, de l’économie, de la philosophie, de la psychologie même,... ce qui ferait déjà beaucoup pour un seul homme !

Ses théories sur la baisse tendancielle du taux de profit, la paupérisation, son approche philosophique, et psychologique même, sur l’Homme "essence des rapports sociaux", ont été largement vérifiées et le sont encore.

Mais les réalités actuelles exigent une actualisation de la théorie marxiste du capitalisme et de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Prenons des choses simples pour le montrer :

évolution MAM, puis AMA ... (A comme argent M comme Marchandise ),

 

un constructeur automobile exploite classiquement la force de travail de ses ouvriers, mais, justement à cause de la baisse tendancielle du taux de profit, il s’ouvre vers des pratiques bancaires : prêts aux acheteurs, à des activités de services : location de véhicules, contrats entretien... les voitures deviennent alors des supports à opérations financières. Concrètement c’est un pas vers l’ultralibéralisme.

 

Les crédos de l’Utralibéralisme sont :

En 1999, Tobin, le célèbre économiste américain, donnait des chiffres sur le montant des opérations sur les places financières planétaires. Soit 1300 milliards de dollars ( 1000 milliards d’euros) par jour. 80% environ de ces mouvements de capitaux sont purement spéculatifs disait-il. Le reste étant majoritairement des délocalisations vraisemblablement. C’est à dire qu’il existe maintenant un schéma AAA ! (j’achète de la monnaie locale avec mes dollars, je spécule, je récupère mes gains en échangeant à nouveau la monnaie locale pour des dollars (D’où la crise du sud-est asiatique à cette époque). Cela est de l’Ultralibéralisme pur.

 

opérations spéculatives : les matières premières, beaucoup de marchandises comme la viande .. ne sont plus que des supports à spéculation.

 

Les besoins de l’Ultralibéralisme :

retour rapide sur investissement. Grâce aux tarifs de rachat imposés à EDF, le courant éolien ou photovoltaïque rentre maintenant dans cette catégorie. Mais le domaine privilégié est celui des services, véritable pompe à finance pour les grands groupes des communications, de l’eau, ...

 

la liberté de circulation des capitaux,

 

la privatisation des services qui peut aller jusqu’aux secteurs éducatifs et de la santé (voir les débats autour de l’AGCS ou GATS)

 

la liberté d’exploiter les travailleurs. là il ne s’agit plus seulement d’ouvriers, mais d’employés, de techniciens et même d’ingénieurs, voir d’enseignants et médecins, aussi .

 

On voit là très clairement le projet de TCE.

Donc, avec l’aide des possibilités informatiques nouvelles d’ailleurs, qui autorisent des opérations en temps réel partout dans le monde, nous vivons depuis les années 90 en Europe, et avant, avec Thatcher en GB, une évolution du capitalisme vers l’Ultralibéralisme.

On peut, à la limite, considérer que c’est une véritable révolution, dans la mesure où cela marque un changement profond dans les mécanismes d’exploitations et dans la redéfinitions des groupes d’exploités, et que ce changement, cette rupture même, a la prétention de donner lieu à de nouvelles institutions. Dont il faut noter qu’elles rompent avec l’humanisme qui fonde notre culture européenne.

Parce que l’Ultralibéralisme est un système, avant tout économique, inhumain, sauvage, notamment vis à vis des réserves et de l’environnement et in fine absurde. Particulièrement au niveau de la destinée de l’humanité.

Si l’on lit l’action du gouvernement croupion de Sarkozy à cette lumière, on voit que sa "rupture" est en fait une marche forcée vers l’Ultralibéralisme :

la régression du rôle des Etats sur les grands problèmes, aménagement du territoire, politique de l’énergie, enseignement, secteur bancaire, services publics ..

 

défiscalisation des capitaux,

 

autonomie des université, avant la privatisation

 

mise en place d’un service minimum pour pouvoir privatiser les services publics et le secteur de l’énergie, les transports..

 

Si l’on combat tout cela, c’est bien l’Ultralibéralisme auquel on s’oppose. Les forces d’opposition sont aujourd’hui peut nombreuses, mais dans six mois les gens s’éveilleront avec une situation très aggravée sur tous les plans. Il faudra alors qu’un mouvement soit prêt à leur proposer une véritable alternative.

Jean-Marie Berniolles

samedi 26 mai 2007

dérégulation du temps de travail, au slogan vraiment attrape nigauds, pour aller vers une exploitation aggravée des travailleurs
Tag(s) : #Débat après le 6 mai 2007
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