S’extraire du poison de l’austérité en France

S’extraire du poison de l’austérité

Posté le 3 juillet 2014

J’ai ici même, la semaine dernière, montré une nouvelle fois combien l’austérité était un poison. En conséquence de quoi il ne fallait en rien suivre les préconisations de la Cour des comptes et du gouvernement, qui, avec le pacte d’austérité, le charcutage de la carte des régions et l’amenuisement du rôle des communes, l’affaiblissement de l’Etat social et solidaire, ruinaient toute chance de reprise.

Depuis sont intervenus deux rapports confirmant ces analyses.

L’un est de Mme Valérie Rabault, députée socialiste qui n’est autre que la rapporteure générale du budget de l’Assemblée nationale. L’autre est « la note de conjoncture » de l’Insee. Ce qu’écrit la rapporteure socialiste du budget n’est rien de moins qu’une remise en cause radicale de la politique du gouvernement Hollande – Valls. Selon les prévisions établies par le ministère des finances et des comptes publics, dont dispose la rapporteure générale, « le plan d’économie de 50 milliards d’euros, proposé par le gouvernement, pour la période 2015 – 2017, soit une réduction des dépenses de plus de 2% aurait ainsi un impact négatif sur la croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2017 et pourrait entraîner la suppression de 250 000 emplois ». Ainsi, on apprend que le ministre des finances fait réaliser lui-même des études qui confirment que ses propres choix économiques ont des effets négatifs sur les possibilités de relance, réduisent les rentrées fiscales et creusent donc les déficits que le gouvernement prétend combattre.

Et la note de conjoncture de l’Insee confirme ces analyses, comme d’ailleurs désormais certaines alertes des secteurs de la Commission européenne ou du Fonds monétaire international.

Assommée par les plans d’austérité, la reprise en Europe est faible ou nulle. Voilà qui donne « officiellement » tort au gouvernement qui a fait avaliser un projet de budget rectificatif sur une hypothèse de croissance fausse. Les chiffres du chômage publiés la semaine dernière l’ont d’ailleurs démontré de la manière la plus claire possible et la plus cruelle aussi.

Et les faux semblants de F. Hollande au Conseil européen, autour d’un pacte de croissance, n’y changent pas grand-chose. Il nous avait déjà fait le coup il y a deux ans. Personne n’en a vu le moindre résultat. La vérité est qu’il n’y aura pas de changement sans sortir des choix d’austérité sans fin, actuels.

Une nouvelle répartition des richesses pour augmenter les rémunérations du travail et les revenus des retraites modestes, est indispensable. Un plan de relance industriel, numérique, de service pour le développement humain est indispensable pour répondre aux besoins humains et pour la transition écologique. Une expertise des dettes d’Etat pour pouvoir les renégocier ou en annuler une partie est indispensable. Une réforme de justice fiscale et une transformation du système financier et bancaire, devient une urgence pour que l’argent soit un bien commun au service du progrès humain et du développement social humain.

Décidément, il est urgent de s’extraire du poison de l’austérité !

http://patrick-le-hyaric.fr/sextraire-du-poison-de-lausterite/