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La misère à sa plus haute vague

Humanité Quotidien
25 Novembre, 2013
Solidarité

Clermont-Ferrand, envoyé spécial. Réuni en congrès dans la capitale auvergnate, le Secours populaire français a lancé ce week-end un appel pour «semer des jours heureux» face au «raz de marée de la pauvreté et de la précarité».

«Nous sommes passés de moins de 500 personnes accueillies à plus de 5 000 en cinq ans », explique Matthias, de la fédération du Gers du Secours populaire français (SPF). « Cette année, 1 000 bénéficiaires en plus sont venus dans nos comités pour l’aide alimentaire », ajoute le délégué. Ce constat, partagé dans les zones rurales comme dans les villes, a été mis en exergue par le 34e congrès du SPF qui s’est déroulé ce week-end à Clermont-Ferrand, en présence de près de 1 000 délégués. Il témoigne d’un « raz de marée de la misère, de la pauvreté, de la précarité et des exclusions arrivé à sa plus haute vague depuis la création de l’association solidaire, en 1945 », selon les termes employés par Julien Lauprêtre, réélu hier, président du Secours populaire.

Un raz de marée dont les délégués ont abondamment témoigné en tribune. Nouveauté par rapport aux années précédentes, le « sinistre » de la pauvreté n’épargne aucune région. En moyenne, le nombre des personnes accueillies a augmenté de 22 % entre 2009 et 2012. Une tendance de même intensité cette année. En 2011, la France comptait 8,7 millions de personnes vivant dans la pauvreté, soit plus de 14 % de la population. Près de 900 000 personnes de plus depuis 2008. Cette année, ce sont 3,6 millions de mal-logés, hébergés chez un tiers, vivant dans un squat, une caravane ou une voiture et plus de 130 000 sans domicile fixe qui ont été recensés. Une situation aggravée par la précarité énergétique et le défaut d’accès aux soins.

« Parmi ces 8,7 millions de personnes pauvres, 3,5 millions ont recours à l’aide alimentaire dont 1,4 million sont aidés par le SPF », souligne Julien Lauprêtre. Plus 12 % par rapport à 2009. « Malgré ces aides, près de 2 millions de personnes indiquent ne pas avoir pris de repas complet au moins une journée au cours des deux dernières semaines », ajoute-t-il.

80 000 collecteurs bénévoles

Face à cette situation, l’association cherche à optimiser son implantation et son organisation. C’était le thème principal discuté par les congressistes. Un point aussi a été fait à la suite de la disparition des dotations du PEAD qui a mobilisé l’association depuis son dernier congrès en 2011. Rebaptisée, la question du montant de l’aide européenne a fait l’objet d’un débat attentif.

Au sortir des ateliers du congrès, les témoignages convergent pour souligner le fait que les demandes affluent de parties de la population jusqu’ici à l’écart de la précarité. Si elles émanaient hier d’abord de familles monoparentales, de travailleurs sans emploi ou pauvres, de jeunes, de femmes, de retraités, de nombreuses personnes issues de l’artisanat ou du monde de la petite entreprise sont venus grossir les rangs des bénéficiaires du SPF. « Nous essayons de répondre aux effets, pas aux causes de la pauvreté », explique un délégué de Marseille, qui entend « être un “aiguillon des pouvoirs publics” pour alerter ». De fait, avec 1 250 permanences d’accueil de solidarité, 99 fédérations départementales et 80 000 collecteurs bénévoles, le maillage du SPF est le premier de France pour la solidarité. « Nous agissons dans d’autres domaines que l’aide alimentaire ou vestimentaire », souligne pour sa part la secrétaire générale de la fédération du Puy-de-Dôme. Aide au logement, aux vacances, actions culturelles, en faveur de la santé ou de la solidarité internationale font en effet partie des nombreux champs d’action de l’association. Une action pour laquelle, à l’occasion du 70e anniversaire des Jours heureux, le programme du Conseil national de la Résistance, l’association lance un appel pressant en faveur de l’engagement de chacun comme partenaire, donateur ou bénévole.

[1]

En action sur tous les terrains. Les campagnes de collecte du Don’actions et celle des Pères Noël verts font partie des mobilisations traditionnelles de l’association. Mais l’actualité suscite aussi parfois des campagnes de solidarité internationale : c’est le cas ces dernières semaines en faveur des victimes du typhon en Asie ou des inondations en Sardaigne. Dans le domaine de l’action internationale, le Secours populaire, en partenariat avec des associations locales, s’engage pour répondre à l’urgence mais aussi pour agir dans la durée.

Jérôme Skalski


URL source: http://www.humanite.fr/societe/la-misere-sa-plus-haute-vague-553802

Secours populaire : La misère à sa plus haute vague
Tag(s) : #Société
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