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Brignoles (Var), envoyé spécial. Vingt-six avertissements, cinq mises à pied conservatoires accompagnant autant de convocations à un entretien préalable à un licenciement, le tout en moins d’un mois : telle est la réponse musclée de la direction de l’hypermarché Leclerc de Brignoles, dans le Var, à la création en juillet dernier d’un syndicat CGT auquel plus d’un quart des cent soixante employés a, depuis, adhéré.
Comme au temps de la mine de bauxite, la bourse du travail était donc bondée, un soir de la semaine dernière, non de « gueules rouges » rompues à la lutte des classes mais, pour beaucoup, de jeunes gens en colère qui font leur apprentissage du syndicalisme de lutte. Parmi eux, Audrey et Marc, tous deux faisant partie des derniers sanctionnés. Un copain de Marc croit savoir qu’il a été « repéré » en train de distribuer aux salariés l’unique tract de la CGT qui appelle « à se réapproprier ce qui (nous) revient de droit ! ». Quant à Audrey, un chef lui a intimé l’ordre, une heure avant la fin de son service, de rentrer chez elle, sans plus d’explications !
Tous deux, voilà quelques semaines, tandis que décollait la campagne électorale pour la cantonale partielle, ont adhéré à un syndicat « qui, lui, peut nous aider à améliorer notre quotidien ». Car tous deux affirment que « depuis l’élection de Hollande, oui ça a changé….mais en pire ». Le délégué syndical Thierry Ducos précise que « les salaires sont toujours bas, les droits des salariés ne sont toujours pas respectés… Ce qui a empiré c’est le climat de peur que fait régner la direction ». Le syndicat de l’entreprise envisage donc une « action collective » avec l’appui de l’union locale CGT.
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