Le deuxième numéro de « Tendance », un fascicule dédié à l'évolution du travail sur le secteur et édité par la Maison de l'emploi Provence Verte-Haut Var (44 communes), dresse un tableau mitigé. Entre avril 2009 et mars 2010, le nombre de demandeurs d'emploi a grimpé de 13 %, contre 10 % dans le Var, touchant en majorité les inscrits de longue date (plus d'un an), les diplômés à Bac + 3 et plus, les seniors et les cadres. Ces derniers font fréquemment le trajet entre la Provence verte et leur lieu de travail, à l'extérieur. Leur perte d'emploi pèse néanmoins sur notre territoire. Mais tout n'est pas noir. La Provence verte reste dynamique avec cinq cents créations d'entreprise au 1er trimestre 2010 et une augmentation de 42 % des déclarations d'embauche.
Charline Hatot-Médarian, chargée de mission Observation à la Maison de l'emploi Provence Verte-Haut Var a décrypté avec nous ces grandes tendances...
Le 1er semestre 2010 affiche 500 créations d'entreprises sur le secteur. S'agit-il de structures pérennes ?
Le taux de pérennité des entreprises dans le secteur est satisfaisant. Cependant, environ la moitié de ces créations de sociétés relèvent du statut d'auto-entrepreneur et s'envisagent à court terme. Il s'agit plutôt d'une solution par défaut que d'un réel projet.
Le chômage des jeunes avec une augmentation de « seulement » 7 % semble ralentir. Peut-on se montrer optimiste ?
Les jeunes sont à la fois les premiers embauchés, en période d'accalmie, et les premiers sacrifiés quand c'est la crise. Ils constituent l'une des principales variables d'ajustement d'une entreprise. Actuellement, cela peut-être le signe d'une reprise : globalement la situation s'apaise aussi pour les autres catégories. Mais je me refuse à l'affirmer.
On note aussi un nombre plus important de déclaration d'embauche... Mais pour des CDD de moins d'un mois. Pas vraiment rassurant...
C'est toujours ça de pris ! De plus, la grosse masse de contrats très courts génère aussi une bonne part de contrat à durée indéterminée. Notre territoire connaît une hausse de 11 % annuelle contre 1 % pour le Var et Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est cette dynamique globale qu'il faut considérer.
Quels sont les axes majeurs de la politique menée par la Maison de l'emploi ?
Aujourd'hui, nous ne sommes qu'à la phase de diagnostic, d'état des lieux de la situation. Le plan d'action devrait être élaboré en fin d'année. Mais d'ores et déjà il nous faut prendre en compte deux éléments. D'abord, beaucoup d'habitants du secteur travaillent ailleurs. Quand ces « navetteurs » perdent leur emploi à Marseille ou à Aix, c'est chez nous que le chômage augmente. Le chiffre est donc à relativiser. Ensuite, même si l'on manque de données en la matière, on peut dire que la ruralité fait aussi l'attraction du territoire et de ses deux gros pôles, Brignoles et Saint-Maximin.