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Fin prêts pour la reprise immédiate de la production

La balle est dans le camp des politiques qui doivent honorer leurs engagements. photo archivesML Thomas
Le projet de coopérative des salariés Fralib du site de Gémenos a été remis au ministre du Redressement productif au début du mois. En voici les grands axes.
Ce document, élaboré par les salariés et le cabinet d’expertise Progexa, en collaboration avec l’Union régionale des Scop, a été remis le 6 décembre 2012 au président de la République, comme à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Il rappelle en préambule l’historique d’un conflit de vingt-huit mois, dû à la volonté du groupe Unilever de fermer, en septembre 2010 l’unité de production de thé et d’infusions aromatisés du site de Gémenos pour transférer l’activité en Belgique et en Pologne, entraînant ainsi la suppression de 182 emplois.

« Il rappelle également, souligne Gérard Cazorla, secrétaire du comité d’entreprise, les déclarations de François Hollande, alors candidat à la présidence de la République, venu sur le site le 22 août 2011 discuter avec les représentants des salariés pour qu’on puisse faire pression sur Unilever et favoriser le maintien d’un site industriel, d’une marque reconnue, d’un savoir-faire utiles au patrimoine industriel du pays. » Ainsi que celles d'Arnaud Montebourg, en plein élan révolutionnaire, parlant d’expropriation et de législation pour faire plier la multinationale.

Les responsabilités d’Unilever

Les salariés n’ont pas attendu que ces engagements de campagne soient honorés pour agir, même s’ils considèrent que l'État et les représentants des collectivités locales ont favorisé des avancées notables dans l’élaboration d’un projet de reprise de l’activité. Notamment la cession du parc de machines à la communauté urbaine MPM, ainsi que le rachat par celle-ci du terrain et des bâtiments.

Développement d’une marque méridionale
Le 14 novembre 2012, le projet de statuts de la Société coopérative ouvrière provençale de thé et infusions (Scop T.I.) a été adopté en assemblée générale et présenté à Benoît Hamon, ministre de l'Économie sociale et solidaire. Ce document décrit avec précision l’outil de travail et les multiples possibilités qu’il offre pour un véritable développement et élargissement de l’activité. Il rappelle aussi les responsabilités du groupe Unilever pour que la production puisse reprendre rapidement sur le site. « Tout projet de reprise a besoin de temps pour reconstituer l’amont et l’aval de l’entreprise. Notamment, dans un premier temps, la participation d’Unilever à l’approvisionnement en matières premières et surtout en accompagnant la Scop par la cession de la marque Éléphant, l’attribution de tonnages de sous-traitance pour permettre à la nouvelle entité une autonomie complète « au terme de quelques années ». Ce qui est dans les possibilités d’Unilever, souligne Gérard Cazorla, « puisque lors de la fermeture de son site de Dissay, avec la vente des marques Royco et Chocky pour céder bâtiments, outils, ainsi que des volumes de production en sous-traitance. Un autre exemple en Espagne, avec la sous-traitance à un repreneur de la production de glaces Miko. » Et, fait encore remarquer le secrétaire du comité d’entreprise, que représentent les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires de la marque Éléphant en comparaison des 50 milliards globaux de la multinationale ?

La nécessité d’un fonds de roulement

Grâce aux multiples engagements de partenariat dont bénéficie le projet des salariés (lire ci-dessous), la Scop T.I. peut redevenir une entreprise souveraine maîtrisant l’amont et l’aval de sa production. En complément de la marque Éléphant, les artisans de cette entité optent pour une démarche commerciale autour des marques de distributeurs et de la création d’une marque à caractère méridional dont la vente par internet pourrait déboucher sur des résultats rapides. Les salariés estiment que « le capital sympathie » engrangé lors de ces 28 mois de lutte, jouera un rôle important dans l’attractivité de cette marque.
Bien sûr, le redémarrage de l’usine va nécessiter un fonds de roulement pour les achats de matières premières, les emballages et le paiement des salaires avant les premières rentrées d’argent. Le projet des salariés estime ce besoin à 5 millions d’euros pour la première année. Si divers organismes peuvent assurer ce fonds, Unilever ne doit pas être en reste.

Gérard Lanux


Des partenaires pour la Scop T.I.
Si un nouveau partenaire potentiel s’est rendu hier sur le site de Gémenos, en l’occurrence le repreneur de Roycou en Poitou-Charentes, la Scop T.I. bénéficie du concours pleinement assumé de trois autres partenariats.
En premier lieu, celui de Home & Ter qui dispose d’un solide savoir-faire dans le domaine de l’approvisionnement en matières premières et qui serait favorable à la mise en commun de services (comptabilité, informatique).
Pour assurer un bon démarrage de la Scop, Jean-Pierre Jouve, ancien directeur commercial de Lustucru, se propose d’investir dans la nouvelle structure pour contribuer à la préservation de l’outil et de l’emploi, en proposant de racheter la marque Éléphant à Unilever.
Enfin, troisième partenariat, celui d’Agro’Novae, propriétaire de la marque Comtes de Provence dont le président a choisi de positionner sa marque sur les produits de qualité haut de gamme. Ce partenariat peut lui permettre d’envisager l’élargissement de sa gamme.
g.l.
Article paru dans La Marseillaise du lundi 31 décembre 2012
Tag(s) : #Economie
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