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Politique / Social - Économie - Article paru le 26 novembre 2009 dans l'Humanité

 

Coup de frein sur le transport public

Professionnels et élus regrettent que le secteur soit l’oublié du « grand emprunt ».

Une centaine de cheminots (SNCF et chemins de fer de Provence) de Nice mais aussi de Miramas et d’Avignon se sont invités hier au palais des expositions où se tiennent pendant trois jours les 22es Rencontres nationales du transport public. À la tête d’une délégation, Michaël Albin, le secrétaire général des cheminots CGT de Nice a été reçu par Jean-Pierre Farandou, le « patron » national des TER, pour lui dire tout le mal qu’il pensait de la politique actuelle de l’entreprise nationale (fret en jachère et dysfonctionnements des réseaux TER, notamment en Provence) qui se concrétise par la disparition de milliers d’emplois alors que la mise en concurrence dans le trafic voyageurs est pour demain. Mais, sous la grande voûte du palais où sont exposés les matériels dernier cri qui sacrifient à l’écologie, on a parlé plutôt bitume que voie ferrée sur le thème des « nouvelles mobilités ». À cet égard, le Grenelle de l’environnement a débouché sur des appels d’offres concernant 45 projets de transport public – actuellement tous… sur les rails – dont 25 portent sur des réseaux de bus en couloir. Des couloirs dont l’accès est autorisé, à Paris, aux vélos mais que les professionnels de la profession veulent interdire absolument aux deux-roues motorisés  : « C’est une question d’efficacité et de sécurité », estime Cyrille du Peloux, président de l’Union des transports publics (UTP). Alliée dans un GIE au Groupement des autorités responsables du transport (Gart) présidé par le maire socialiste de Strasbourg Roland Riess, l’UTP veut « pousser les collectivités à investir davantage » dans les bus, les trams et la voiture en partage. Le pourront-elles, avec la suppression de la TP, au cours de la prochaine décennie  ? Roland Riess le souhaite tout en déplorant que, d’ores et déjà, « les aides de l’État ne soient pas à la hauteur des besoins » et que « le transport public soit l’oublié du grand emprunt ». C’est d’autant plus dommageable que ce secteur innovant qui emploie 330000 personnes n’est en aucun cas délocalisable.

Philippe Jerôme

Tag(s) : #Services publics
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