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Thierry Del Baldo

Article Journal La Marseillaise

Pas de grand port à Marseille sans la SNCM


A Marseille, c’est une faillite organisée par les actionnaires de la SNCM, dont l’État, qui mettra le feu au port. Voilà en substance le message lancé hier par l’ensemble des portuaires. Jusqu’au procureur qui a émis de sérieux doutes quant à la situation réelle de la compagnie. Car sans la demande anticipée de remboursement de Transdev, la société ne se retrouverait pas en cessation de paiements aujourd’hui. Donc en redressement judiciaire demain, voire en liquidation. Comme le craint Jean-François Simmarani, représentant CGT sédentaires : « Les lieutenants de Jean-Marc Janaillac, cette association de malfaiteurs, se relaient dans les médias pour démobiliser les personnels comme les clients à coup d’annonces morbides. Ils sont en train de tuer la SNCM. On a une trésorerie a minima qui tiendra jusqu’en janvier et après il n’y aura même pas les 6 mois d’observation, ce sera la liquidation ». La billetterie de la saison estivale ouvre normalement en cette période, le réveillon est annulé, il reste trois mois de trésorerie dans les caisses et aucun repreneur sérieux ne s’est présenté puisque rien ne met à l’abri du contentieux européen et que la Délégation de service public Marseille-Corse a peu de chance d’être transmissible. Voilà avec quoi devra tabler l’administrateur judiciaire. « Si le Tribunal se prononce pour un redressement il se met en difficulté car c’est une liquidation qu’il va devoir porter et accompagner », estime également Frédéric Alpozzo (CGT marins).
Or sans la SNCM, les dockers qui souffrent déjà du grand recul de l’industrie sur les bassin Est en faveur de la croisière, quoi qu’en dise la charte ville-port, voient leur fin proche : « nous avons restructuré le service Corse pour être dans la négociation si demain on révise la DSP c’est clairement des emplois en moins. Le problème de la SNCM est sur tout le port. Sa disparition c’est un frein au développement du GPMM, au-delà du trafic sur la Corse. Voilà des années qu’on perd notre travail », explique Ludovic Lomini pour la CGT Dockers de Marseille, La SNCM c’est 25 à 100% de leur activité, soit en moyenne 80 à 100 dockers par jour sur les 360 qui restent dans les bassins Est. De quoi « être vigilants car ce qui plombe le port c’est les appétits des actionnaires. Et ceux qui aiment le port ce sont ceux qui y travaillent. On veut y voir du luxe et nous enlève nous activités pour y mettre des vitrines mais ça ne remplace pas l’emploi perdu ». Du coup si demain il faut bousculer la vitrine, « on le fera » avertissent les dockers.
Pour la Réparation navale, Noël Kouici annonce simplement : « si demain il n’y a plus d’armateurs locaux, ça risque d’être dur de continuer dans les chantiers marseillais. Moi je suis passé par la case redressement judiciaire il y a 4 ans. Après c’est la liquidation et pôle emploi ». Alors se battre, est une évidence.
Pas moins côté CGT Port où Pascal Galeoté considère : « sur le GPMM il y a convergence des activités. On n’est pas là pour regarder couler les navires ». Mais bien plutôt pour désigner les responsabilités : « si la SNCM disparaît, le GPMM n’est plus un port d’échange avec la Corse. Que le gouvernement prenne en compte que c’est 6 millions d’euros en moins pour le GPMM par an. Et 4000 emplois suppri
més ».

Sagesse et patience ont leurs limites : « il n’y a pas de préavis, mais si tout le monde ne joue pas les règles du jeu, jusque là on a fait preuve de responsabilité or à tout moment on peut surprendre...»

Pas de grand port à Marseille sans la SNCM
Tag(s) : #Economie
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